Il traduit, selon Hanoune, un approfondissement de la crise politique. La secrétaire générale du Parti des travailleurs, Louisa Hanoune, a qualifié hier la modification à la tête du gouvernement de changement étrange. «Ce que nous trouvons étrange c'est que le changement touche uniquement le chef du gouvernement», a-t-elle déclaré en marge d'une conférence de presse, animée à Zéralda, clôturant la session du conseil national du parti. Hanoune s'est interrogée en outre s'il ne s'agit pas de désaccord politique. Le PT aurait voulu, selon elle, que ce changement se fasse par rapport au bilan d'Ouyahia. Chose qui l'a amenée à estimer que cet événement traduit un approfondissement de la crise politique. «Nous pensons que les jours qui viennent apporteront les réponses». Mais elle reviendra pour souligner que «si ce changement a été effectué par peur de la fraude aux élections législatives, cette peur est légitime». Pour elle, l'alternance au niveau des postes de responsabilité doit être suivie d'un changement de la politique. Elle rappellera la position de son parti quant à la politique d'Ouyahia, qu'elle a toujours considérée comme étant destructive en s'opposant au processus de privatisation et en soutenant l'amélioration de la situation sociale par l'augmentation des salaires. «Nous jugeons les politiques et non pas les personnes», a-t-elle insisté. Pour le PT donc, le nouveau gouvernement doit accorder la priorité à la question des salaires et à la consécration de la souveraineté nationale, tout comme elle souscrit à sa position rejetant toute injonction du FMI au sujet des salaires. La secrétaire-générale a d'ailleurs appelé le nouveau gouvernement à axer ses efforts sur l'amélioration des conditions de vie des citoyens et la préservation des richesses nationales. Sur la rencontre qui l'a réunie, la semaine passée, avec M.Belkhadem, elle dira que les deux parties ont évoqué la question des salaires ainsi que la révision de la Constitution qui ne figure pas, selon elle, parmi «les priorités» du PT, qui «respecte cependant les positions de tous les partis sur cette question». Mme Hanoune a indiqué qu'en dépit de son soutien à la mise en place d'un conseil institutionnel souverain, le PT plaide pour le maintien de tous les articles consacrant la souveraineté nationale et ceux portant sur les droits et les libertés. Et d'ajouter que le PT a confirmé, à travers la rencontre du secrétariat politique du Front de libération nationale (FLN), «l'existence de préoccupations communes». Sur un autre volet, Mme Hanoune a longuement abordé dans son intervention l'affaire de la Cnan. Elle a estimé que la peine prononcée contre le P-DG et les autres cadres «n'est qu'une parodie de justice», dans le but de faire couler, a-t-elle dit, l'entreprise pour qu'elle soit, à la fin, vendue. Elle a critiqué par la suite les dernières décisions de justice prises à l'encontre de certains syndicalistes. «La justice est devenue un instrument pour remettre en cause le droit de grève et détruire l'économie nationale», a indiqué Mme Hanoune.