Pour la deuxième fois consécutive, le dossier emploi a atterri au menu du conseil de wilaya sans avoir convaincu. Présenté par la direction de l'Emploi et de la Solidarité, il affirme que sur 366 790 habitants, 119 207 représentent la population active, soit un taux de 32,50%. Pour ce qui est de la population occupée, elle serait de l'ordre de 102 957, « le nombre de chômeurs potentiels, demandeurs d'emploi, est de l'ordre de 16 250, soit un taux de chômage de 13,60% ». Avec une telle entrée en matière, le rapport ne pouvait emporter l'adhésion de l'assemblée d'autant qu'il stipule qu'en 1999, il n'y avait que 19% de sans emploi, un pourcentage bien trop fantaisiste. Ce n'est cependant ni ce dernier, ni l'extravagant 13,60% de taux de chômage pour 2005 qui ont retenu l'attention mais plutôt, l'inexactitude de certains autres qui ont servi à sa constitution. A cet égard, et à propos de la variable concernant le secteur informel, les directeurs du commerce et des impôts ont été unanimes à soutenir qu'elle est trop insignifiante à Aïn Témouchent pour constituer une solide donnée en terme de création de postes d'emploi. Par ailleurs, un autre hiatus a handicapé la finalisation du dossier. Il concerne la fiabilité des sources d'information et le recours, par elles, à des critères d'appréciation non homogènes. En définitive, avec de l'approximation comme moyen de mesure et la faiblesse dans la connaissance du terrain pour handicap, la réalité de l'emploi ne pouvait être cernée. Elle ne pouvait l'être tant qu'il n'existe pas une méthodologie pour l'investigation et les critères d'analyse. A cet égard, qu'appelle-t-on chômeurs et que revêt la notion de « chômeurs potentiels demandeurs d'emploi » tel que spécifié dans le rapport présenté ? Faiblesse des moyens Ainsi, il n'était pas étonnant qu'à Aoubelil, commune montagneuse, un taux de chômage de 41% soit donné contre toute évidence et alors que dans des communes voisines, toutes aussi rurales, celui-ci soit arrêté à 4%. Le directeur de l'Emploi a implicitement reconnu l'impuissance de son administration à cerner la réalité de l'emploi en évoquant la faiblesse des moyens dont elle dispose. Ainsi, il cite le manque d'un siège adéquat, l'absence de mise en œuvre de l'organigramme de la direction, l'insuffisance de la dotation en moyens humains et matériels, la carence en matière de formation et de recyclage du personnel ainsi que l'absence d'un texte définissant les missions de la direction de l'Emploi en terme de coordination entre les différents intervenants dans le secteur. Ceci étant, et à titre indicatif, voici les chiffres développés par le rapport. La répartition de la population occupée par branche d'activité donne, dans l'ordre, l'agriculture (25%), l'administration et la fonction publique (21%), le BTPH (15%), le commerce (13%) et les services (8%), suivis par les forêts (6%), la pêche (4%), le transport (4%) et l'industrie (3%). Cependant la répartition, selon la nature de l'emploi, révèle que 38% des emplois sont temporaires et qu'au sein des deux principaux secteurs pourvoyeurs d'emplois à travers la wilaya, ils le sont à 49% dans l'agriculture et 29% dans l'administration. Concernant l'emploi féminin, 13% du total, il se concentrerait à 64% au sein de la fonction publique.