Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Yahia Guidoum, s'est rendu jeudi à Sétif où il a inspecté diverses structures relevant de son département. Avant de mettre le cap sur El Eulma pour assister au jubilé de Mékidèche, un ancien joueur et entraîneur du Mouloudia local, le professeur Guidoum avait ouvert les travaux du séminaire national « Jeunesse et violence urbaine » qui s'est tenu les 5 et 6 janvier courant à la maison de la culture de Sétif. Sur un ton ferme, le ministre a mis en demeure les 48 directeurs de wilaya, désormais les premiers responsables de tout débordement dans nos stades, devenus depuis un certain temps des arènes. « Tout dépassement dans un stade vous incombera. Vous devez assurer vos responsabilités », souligne le professeur à l'assistance. M. Guidoum a sommé les séminaristes à sortir avec du concret et des solutions devant atténuer les effets pervers d'un problème qui a pris de graves tournures. « Le DJS qui ne peut se substituer à d'autres intervenants ne possède pas une baguette magique », dira en aparté un cadre outré par le discours du premier responsable du secteur. « Il faut se pencher sérieusement sur les origines de ce mal qui ronge notre jeunesse qui n'est pas suffisamment encadrée », précise le représentant du gouvernement qui s'interroge : « Que peut-on attende d'un jeune au ventre creux et qui a de surcroît acheté son ticket au marché noir ? » Des jeunes et certains cadres du secteur ne sont pas du même avis que M. Guidoum. « L'horizon des jeunes sans activité est obstrué. L'on ne peut rien attendre d'un oisif », nous confie Salim. Ce jeune considère en outre qu'un poste de travail est la meilleure thérapie devant juguler ce mal. « La déperdition scolaire, la démission des parents, l'absence de comité de supporters, le rôle néfaste de certaines publications avec leurs titres incendiaires, l'apologie de la violence sont les principales causes de la recrudescence de la violence dans les stades qu'on ne peut dissocier de la violence urbaine », précise un cadre, qui estime que, sans moyens, la politique de M. Guidoum est d'ores et déjà vouée à l'échec. Il convient, par ailleurs, de souligner que le ministre s'est rendu au centre de formation de l'Entente de Sétif, fonctionnel, avec 27 stagiaires âgés de 15 à 17 ans. Ces jeunes issus de l'est du pays sont encadrés par des cadres du sport. Le ministre a tenu à encourager et à féliciter les Ententistes, concepteurs du premier centre à l'échelle nationale.