Les positions internationales divergent sur la demande d'adhésion de la Palestine à l'ONU alors que cette reconnaissance symbolique est sur le point d'être examinée «favorablement», selon l'appréciation de beaucoup d'observateurs. L'Union européenne n'est toujours pas décidée à soutenir d'une seule voix la demande que doivent formuler ce mois-ci les Palestiniens auprès des Nations unies pour obtenir la reconnaissance de leur propre Etat. C'est ce qu'a affirmé jeudi à Bruxelles Catherine Ashton. La haute-représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères a précisé que la question n'avait pas été discutée par les Etats membres de l'UE, parce qu'aucune résolution de la sorte n'a encore été présentée en vue de l'Assemblée générale de l'ONU. Catherine Ashton a affirmé que les pays membres de l'UE étaient unis «sur la question la plus importante, qui est d'essayer de faire avancer les discussions». Elle a répété la position de l'UE selon laquelle les constructions israéliennes dans les territoires occupés étaient illégales au regard des lois internationales. Point sur lequel ils s'accordent avec les Etats-Unis dans leur insistance de voir ce conflit s'aplanir par voies de négociations. Il y a un an, lors de son discours devant l'Assemblée générale de l'ONU, le président américain était justement monté en première ligne pour défendre la paix au Proche-Orient, en appelant à la création d'un Etat palestinien. «Si nous faisons cela, quand nous reviendrons ici l'année prochaine, nous pourrions avoir un accord qui nous mènera à accueillir un nouveau membre des Nations unies : un Etat de Palestine indépendant, vivant en paix avec Israël», avait-il déclaré. Lors d'un discours sur le Proche-Orient prononcé le 19 mai, le président américain s'était prononcé pour la première fois en faveur de pourparlers pour un Etat palestinien sur la base des frontières de 1967, c'est-à-dire couvrant la Cisjordanie, Jérusalem-Est et Ghaza, moyennant des échanges de territoire négociés avec Israël. M. Obama avait cependant réaffirmé à cette occasion l'opposition de Washington à une reconnaissance par l'ONU d'une Palestine sur les lignes de 1967, sans un accord de paix préalable. La France, de son côté, déclarait hier par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Alain Jupé, redouter une confrontation diplomatique «stérile et dangereuse» ce mois-ci à l'Assemblée générale de l'ONU, où les Palestiniens ont l'intention de demander la reconnaissance de leur Etat. Confrontation «stérile» et «dangereuse» «La France souhaite que cette échéance soit l'occasion de rouvrir le chemin de la négociation plutôt que de risquer une confrontation diplomatique stérile et dangereuse», a affirmé Alain Juppé devant la conférence annuelle des ambassadeurs de France. La France souhaite que les 27 pays de l'Union européenne puissent définir une position commune sur cette question de la reconnaissance de l'Etat palestinien. «Les 27 pays de l'Union européenne doivent s'exprimer d'une seule voix. Ensemble, nous devons assumer nos responsabilités. La France (...) va prendre des initiatives, nous voulons l'unité de l'Europe», avait déclaré le président Nicolas Sarkozy mercredi, également devant les ambassadeurs de France. Les négociations de paix avec Israël étant bloquées, les Palestiniens ont fait savoir qu'ils entendaient obtenir, en principe après le 20 septembre, une adhésion de l'Etat de Palestine à l'ONU. Israël, quant à elle, a perdu tout espoir d'empêcher les Palestiniens d'obtenir cette reconnaissance de leur Etat à l'ONU. Les Palestiniens ayant obtenu le soutien de plus de 130 des 193 pays membres des Nations unies.