La gendarmerie n'a pas tenté de déloger les protestataires puisque les habitations sont légalement leurs propriétés. Lassées d'attendre la livraison de leurs logements participatifs pour lesquels elles avaient obtenu un acte de propriété depuis 2008, 54 familles à Chabat El Laham les ont investis. Fait notable, les logis, n'étant reliés ni au gaz ni à l'électricité, sont inhabitables. Cela fait de leur opération une action d'éclat en direction des autorités localités demeurées, selon les protestataires, insensibles à toutes les démarches menées jusque là auprès d'elles. Alertée, la gendarmerie n'a pas tenté de les déloger puisque les habitations sont légalement leurs propriétés. Dans cette nouvelle affaire d'occupation de logements à la hussarde, la formule du LSP révèle encore une fois ses limites. Elle met également en relief le volontarisme coupable des autorités locales soucieuses de présenter aux autorités centrales de flatteurs taux de réalisation des programmes étatiques sans tenir compte de leur impact en termes de satisfaction réelle des bénéficiaires. En effet, lancés en 2005, payés chacun à raison de 1 150 000DA auxquels s'est ajoutée une rallonge de 170 000DA contre lesquels les titres de propriété ont été délivrés aux propriétaires, ils devaient être livrés contractuellement au cours du dernier trimestre de 2009. Cela ne fut pas le cas. Des surcoûts L'un des contractants a fini par saisir la justice en référence à un article du contrat relatif aux pénalités de retard. Il obtint gain de cause. Quinze autres contractants suivirent son exemple mais cette fois la justice les débouta. Ces derniers furent destinataires d'un courrier de la part du promoteur leur réclamant le versement de 650 000DA chacun de façon que le gaz et les voiries soient réalisés dont du gazon et des balançoires. «Il se moque de qui ? Qui a demandé après le gazon ou des balançoires ? Quant au branchement, il revient d'après une estimation de Sonelgaz à 450 000DA pour les 54 logements !» fulmine l'un des protestataires. Et un autre d'ajouter amèrement : «Il a fallut que le staff à la tête de la wilaya change pour que toutes les promesses faites soit devenues nulles et non avenues, en particulier par rapport à la voirie et au gaz qui devaient être réalisés au titre d'un programme étatique». Finalement, une réunion de conciliation tenue au siège de la daïra d'El Malah a globalement donné raison aux familles. Le promoteur, qui réclamait de chacune d'elles une rallonge de 200 000DA, a été déjugé. Le chef de daïra a promis un raccordement provisoire à l'électricité pour répondre à l'urgence et la réalisation de la voierie sur fonds publics. Quant au raccordement au gaz, les habitants ont convenu de le prendre à leur charge.