Cette année encore, les trois occasions ruinent les familles algériennes. La rentrée sociale, le mois de Ramadhan et la fête de l'Aïd se sont succédé. Les articles scolaires provenant de Chine envahissent les marchés algériens. P lus de 8 millions d'élèves des trois cycles d'enseignement rejoignent les bancs d'école cette année. Mais la rentrée scolaire de l'année 2011-2012 s'annonce très difficile pour les petites et moyennes bourses. Cette année encore, les trois occasions ruinent les familles algériennes – la rentrée sociale, le mois de Ramadhan et la fête de l'Aïd – se sont succédé. «Les trois événements sont inévitables. Quoi qu'on dise du mois de Ramadhan, il reste une pratique sacrée aux yeux des Algériens. Ce n'est pas le jeûne qui nous pousse à dépenser plus d'argent au mois de Ramadhan mais c'est l'importance qu'on donne à ce mois», se justifie Fatiha, rencontrée au marché de Belcourt accompagnée de ses deux enfants, tous deux scolarisés au cycle primaire. Pour la rentrée scolaire qui implique des dépenses supplémentaires pour les familles dont la majorité n'arrive pas à joindre les deux bouts. L'hésitation avant d'acheter, l'étonnement et la consternation vis-à-vis des prix affichés sont autant de signes qui témoignent du malaise des parents. Si Fatiha qui s'arrête devant une table exposant des articles scolaires cherche des produits de qualité, ses deux gosses, quant à eux, braquent leur regard sur les gammes de produits à l'effigie des dessins animés en vogue. Peut-on expliquer aux enfants que ces images attrayantes n'aident en aucun cas à leur cursus scolaire ? D'après Nasser, père de famille et enseignant de son état, ces images de pub font des enfants des écoliers plus exigeants et moins soucieux des dépenses alors que les bourses de leurs parents ont été sévèrement touchées durant le mois de Ramadhan et l'Aïd. «L'effet de mode a atteint nos écoles. Nous ne sommes plus au temps où les élèves pensent au rendement scolaire. Les conséquences de ces pratiques sont fâcheuses à la fois sur les plans financier et éducatif», met en garde cet enseignant qui se prépare pour le départ en retraite. En cette période, le commerce occasionnel touche aussi les articles scolaires. Si certains trouvent en l'informel une aubaine, d'autres craignent d'acheter ces articles en s'interrogeant sur la nature des produits utilisés et leur impact sur la santé de leurs enfants. Au marché populaire de Belcourt, les tables ayant étalé durant le mois de Ramadhan les fruits et d'autres produits alimentaires se transforment en une mini foire pour les articles scolaires. Sans surprise, les produits provenant de Chine envahissent les marchés algériens. Si par le passé, les produits chinois étaient abordables, les articles scolaires sont proposés cette année à des prix exorbitants. Des cartables très mal faits sont affichés entre 950 à 1200 DA, des ardoises à 200 DA. Quant aux cahiers, les prix affichés ne dérogent pas à la règle. Un cahier de 288 pages se vend à 170 DA. Là aussi, le produit chinois s'impose. Au niveau du marché de Belcourt, seule une entreprise algérienne, implantée à Annaba, voit son produit concurrencer le produit chinois. La loi de l'offre et de la demande n'a pas de place sur les marchés algériens. La disponibilité des articles scolaires d'une manière abondante n'a pas provoqué la baisse des prix qui ne sont toujours pas à la portée de la classe moyenne.