Plus de 8 millions d'élèves rejoindront les bancs de l'école à partir de dimanche. Pas de nouveauté pour les cycles moyen et secondaire. Les écoliers vont, en revanche, être en classe de 8h à 14h30. Il s'agit d'allègement de la journée scolaire afin de prévoir des activités périscolaires. Le volume horaire diminue donc de 3 heures pour les trois premières années et de 45 minutes pour les quatrième et cinquième années. Les cours sont programmés de dimanche à jeudi de 8h à 11h15 et de 13h à 14h30. Au-delà de 14h30 et l'après-midi de mardi, des activités au choix sont réservées aux élèves à titre optionnel. Le nouvel aménagement fait peur aux syndicats. Son succès dépend d'abord de la disponibilité des cantines, affirme Messoud Amraoui de l'Unpef. «Il est inadmissible de laisser les enfants se prendre en charge seuls ou de ramener leur déjeuner avec eux. Il s'agit là d'une manière de consacrer les disparités sociales. Il leur faut donc des cantines.» Viennent ensuite les matières optionnelles prévues au-delà de 14h30. «Elles doivent être obligatoires», assure M. Amraoui. Et il est, selon lui, primordial que le ministère recrute des profils pointus. «Car, ces matières périscolaires seront assurées par des enseignants qui ne sont pas spécialisés en la matière. Comment un enseignant de langue arabe peut-il assurer une activité culturelle ?» L'Union nationale des associations des parents d'élèves affiche également sa crainte par rapport à cette rentrée, qu'elle estime «difficile et exceptionnelle». Elle demandera en urgence une audience au ministre à partir de cette semaine pour exposer les différents problèmes, selon son président, Ahmed Khaled. «Nous présenterons un rapport plus réel au ministre que celui qu'il reçoit de la part des directeurs d'éducation. Nous proposons que le ministère de l'Education acquière directement les fournitures scolaires auprès de l'importateur ou du producteur pour les proposer ensuite moins cher aux parents. Et de céder également le marché du transport scolaire aux jeunes chômeurs voulant investir dans le cadre de l'Ansej. Nous proposons aussi que les collectivités locales participent davantage à la restauration des écoles et que la prime de 3000 DA destinée aux enfants issus de familles démunies soit revue à la hausse, au moins pour cette année et l'année prochaine, car la rentrée des classes vient tout de suite après l'Aïd.» L'Union des associations des parents d'élèves affiche également ses inquiétudes par rapport aux différentes menaces de grève. «L'Unpef et le Cnapest pourraient déclencher, selon Messoud Amraoui, une grève générale à la fin du mois, si les dossiers des œuvres sociales, le régime indemnitaire et le statut particulier ne sont pas réglés définitivement dans quelques jours.»