L'amélioration de la production agricole n'a pas été exploitée pour booster les exportations des fruits et légumes. Les agriculteurs ne savent que faire des surplus dans certaines filières. Du moins, c'est ce qui ressort de la journée d'information sur le Salon international de la filière fruits et légumes (28 au 30 novembre 2011 à Biskra), organisée, hier, par l'entreprise Licorne communication et Algex. Les initiateurs de ce Salon veulent en faire un rendez-vous incontournable pour les professionnels et un point de rencontre entre les exportateurs et les clients potentiels. «Le Salon a été placé sous le thème de la réhabilitation de l'exportation des fruits et légumes. Il existe un réel potentiel en la matière», a souligné Hocine Boubtina, directeur analyste des marchés étrangers au sein d'Algex. «Les exportations agricoles étaient de seulement 30 millions de dollars en 2010. Ce chiffre n'a pas évolué, ces dernières années, malgré les performances de la production agricole», a-t-il regretté en signalant que les marchés de prédilection des exportateurs algériens restent la France, l'Italie et l'Espagne. Il y a aussi des niches de marché dans le monde arabe et l'Afrique de l'Ouest, a-t-il indiqué. M. Nouad, expert et consultant, a énuméré une longue liste de difficultés auxquelles sont confrontées les exportateurs. Ces derniers n'arrivent pas à se mettre au diapason des standards internationaux en matière de calibrage, de transformation ou d'emballage. Ils sont ainsi très loin de répondre aux exigences des acheteurs. Des standards à respecter Les exportateurs algériens pèchent par leur méconnaissance des circuits de distribution et des dispositions prévues en matière d'exportation de produits algériens dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne. Ils font par ailleurs les frais «de la défaillance de la chaîne logistique et du circuit de commercialisation, l'absence d'avions cargos, lignes maritimes insuffisantes, l'absence d'infrastructures de conditionnement au niveau des ports». La complexité des procédures douanières est aussi l'un des écueils qui freinent le développement des exportations. M. Nouad a également mis en avant l'insuffisance de l'accompagnement des exportateurs qui font face en outre à des contraintes liées au protectionnisme des pays clients. Ils doivent donc surmonter de nombreux obstacles avant de pouvoir placer leurs produits sur certains marchés. Ils sont en plus découragés par «les limitations dans la possibilité de bénéficier d'une part en devises de leurs exportations et le délai de rapatriement». Pour ce qui est des prix, ces opérateurs économiques naviguent souvent à vue en l'absence d'une étude de marché. «La faiblesse des exportations hors hydrocarbures semble liée avant tout à un marché interne beaucoup plus rémunérateur et moins risqué que l'exportation», a noté M. Nouad. «Il apparaît clairement aussi que les organismes d'appui aux exportations sont loin de remplir le rôle qui devrait être le leur dans la dynamisation des exportations hors hydrocarbures», a-t-il ajouté. Les exportateurs algériens sont appelés à «se mettre à niveau en matière de gestion et d'exploitation, et de mettre les produits alimentaires en conformité avec les exigences internationales en matière, notamment, de calibrage, d'emballage et de conditionnement», a-t-il relevé encore. Le conférencier a préconisé de rendre l'offre algérienne plus visible à l'international. Les exportateurs gagneraient à s'organiser en créant des consortiums pour une plus grande efficacité, a-t-il suggéré.