Après des mois de léthargie, le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) réoccupe la scène politique nationale à la faveur de son université d'été prévue les 2 et 3 septembre à Matares (Tipaza). « Développement et libertés » : c'est sous ce thème que le parti de Saïd Sadi a décidé de placer ces deux journées. Il tentera en effet d'examiner la situation des libertés en Algérie, particulièrement depuis l'élection présidentielle du 8 avril dernier. Le RCD dresse un constat très critique sur cette question en mettant en exergue « le harcèlement judiciaire exercé par le Pouvoir contre les journalistes et les militants des droits de l'homme ». « Tous ceux qui n'entrent pas dans le moule du Pouvoir », note Djamel Ferdjallah, le vice-président du parti. « Les pressions ont existé durant le premier mandat de Bouteflika, mais, actuellement, nous assistons à un tour de vis supplémentaire. Sur le fond, il y a une volonté manifeste de remettre en cause les libertés », poursuit notre interlocuteur. Le RCD, dont le leader n'a pu atteindre la barre des 2% à la dernière élection présidentielle, tentera de revenir sur cette échéance afin d'en analyser les tenants et les aboutissants. « L'élection du 8 avril 2004 impose un nouveau regard à la nation dans son ensemble. Cette situation appelle à un vaste débat et à une réflexion sereine qui ne peuvent être le fait d'un seul segment politique ou social », estime le RCD dans le document adressé aux participants à cette manifestation. Des personnalités politiques et de la société civile y sont appelées à animer des conférences suivies de débats. Après son retrait en mai 2001 du gouvernement, le boycott des élections législatives et locales, mais surtout son dérisoire score à la présidentielle d'avril dernier, le parti de Saïd Sadi tente de se remettre sur orbite d'autant qu'il s'apprête à tenir, avec deux années de retard, son troisième congrès durant le premier trimestre 2005.