Au ministère des travaux publics, on semble ignorer que des projets plus importants, lancés à travers le pays, vivent une situation plus grave que la trémie de Chevalley et d'autres ouvrages en cours de réalisation dans la capitale. C'est le cas notamment du nouveau port de pêche d'El Marsa, à l'extrémité ouest de Ténès. Un chantier qui traîne depuis le 23 mars 2002, date du lancement des travaux pour un délai contractuel n'excédant pas 40 mois. Or, nous sommes à plus de 46 mois du début des travaux et le projet n'a toujours pas été achevé, atteignant un taux de réalisation de 70%, selon les services de la direction des travaux publics. Plus grave encore, le chantier est à l'arrêt depuis un mois, suite à la paralysie des activités de l'entreprise publique Sotramo et le non paiement des salaires des travailleurs pour des raisons d'ordre financier. L'opération a subi des arrêts conjoncturels dus aux intempéries et à une réévaluation de son coût initial qui est passé de 1 000 000 000 DA à 3 000 000 000 DA. De plus, l'entreprise de réalisation, Sotramo a vu ses comptes bancaires bloqués sur décision de justice, suite à un litige l'opposant à un particulier dans une affaire qui n'a rien à voir avec le projet en question. « L'entreprise n'a même pas de quoi payer les frais de carburant pour le fonctionnement de son parc automobile », nous a indiqué le premier responsable du secteur. D'autres projets confiés à la même entreprise, notamment à Oran, Alger, Mostaganem et à Maghnia, connaissent, apprend-on, le même problème. Richesse halieutique Alors qu'attend le ministère de tutelle pour remédier à cette situation désastreuse qui n'a que trop duré et prendre les dispositions qui s'imposent dans pareils cas ? Le DTP tient à préciser que la Sotramo n'est pas en difficultés financières et qu'elle peut reprendre normalement ses activités et achever le chantier dans un délai de trois mois, pour peu que ses comptes soient débloqués afin de ne pas pénaliser toute une région qui attend beaucoup de cette infrastructure portuaire, la première du genre dans cette partie de l'extrême ouest de la wilaya. En effet, la population locale, constituée en grande partie de pécheurs au chômage, accorde une attention particulière à cette œuvre de grande importance socioéconomique qui peut accueillir jusqu'à 65 sardiniers, 25 chalutiers et 34 petits métiers. Actuellement, cette zone très riche en ressources halieutiques est exploitée au moyen d'embarcations dépassées par le temps et venant pour la plupart de la ville de Ténès. La mise en service du nouveau port de pêche est aussi impatiemment attendue par la société mixte algéro-espagnole Guinapeche, dont les opérateurs ont déjà entamé la réalisation de structures de stockage et de transformation des produits de pêche, dans le cadre de leur projet de partenariat.