Les comptes bancaires de l'entreprise publique Sotramo sont toujours bloqués sur décision judiciaire rendue en faveur d'un particulier. Celui-ci a obtenu gain de cause dans le différend financier qui l'opposait à l'entreprise, apprend-on auprès de sources bien informées. Mais faute d'un règlement, le problème demeure en suspens, entraînant une paralysie presque totale des activités de cet intervenant spécialisé dans les travaux maritimes (infrastructures portuaires). Pour en savoir plus sur les origines et la nature de ce blocage, nous avons sollicité, le 5 mars, la direction générale de Sotramo, basée à Oran. Malheureusement, le fax adressé au premier responsable concerné est resté sans suite à ce jour, ce qui ne fait que confirmer la crise dans laquelle se débat cette entreprise. Conséquence : beaucoup de projets confiés à cet opérateur au niveau national fonctionnent au ralenti, selon nos sources. C'est le cas notamment du port de pêche d'El Marsa, dans la wilaya de Chlef, qui traîne en longueur depuis 2002. Son sort s'est aggravé ces derniers temps avec cette histoire de comptes bancaires bloqués et de non-paiement des salaires des travailleurs depuis quatre mois. Le directeur des travaux publics de la wilaya confirme ces faits et affirme que le rôle de l'entreprise se limite actuellement à poser les blocs en béton sur les quais encore en chantier. L'achèvement de cette infrastructure va encore prendre du temps, selon ses dires. Entre autres travaux, il reste la réalisation d'appontements (plate-forme fixe le long du quai) et le bétonnage de la jetée principale. Le taux de réalisation est estimé a 70 % ayant consommé jusque-là la moitié de l'enveloppe de 300 milliards de centimes accordée pour ce projet. On croit savoir que des opérations similaires lancées dans d'autres régions du pays, à l'image du port de pêche de Salamandre(wilaya de Mostaganem), connaissent les mêmes problèmes pour des motifs identiques. A la question de savoir pourquoi Sotramo n'a pas été remplacée par une autre entreprise qualifiée pour la relance des chantiers en question, le DTP de Chlef a fait remarquer qu'« il n'existe pas assez d'intervenants spécialisés dans ce domaine à travers le pays ». Il fera, néanmoins, savoir que des démarches sont en cours pour tenter de débloquer la situation. On évoque la possibilité de confier les restes à réaliser à des sous-traitants privés, mais pour le moment, rien de tout cela n'a encore vu le jour. Le nouveau port de pêche d'El Marsa est conçu pour accueillir 65 sardiniers, 25 chalutiers et 34 petits métiers. Outre ses retombées positives sur le plan social, il devrait être exploité par des partenaires espagnols dans le cadre de la société mixte Guinapeche, qui a déjà commencé la réalisation d'infrastructures de stockage et de transformation des produits de la pêche à El Marsa pour leur exportation vers Alicante (Espagne). Mais c'était compter sans ces lenteurs considérables qui entravent sérieusement la concrétisation de ce projet de grande importance pour l'économie locale et nationale. Même le ministère des Travaux publics, premier concerné par cet ouvrage, semble lui tourner le dos, puisque le premier responsable du secteur n'a plus remis les pieds à Chlef depuis août 2004.