La capitale de l'ouest cache mal ses plaies et ses bidonvilles. Près de 230 000 personnes vivent dans un habitat classé précaire. Ces types de logements, recensés au cours des deux dernières années dans plus de 40 sites autour de l'agglomération principale, sont une tache noire qui défigure El Bahia. Les opérations engagées pour la résorption de l'habitat précaire ont donné des résultats mitigés pour les six opérations financées dans le cadre du programme de la banque mondiale. Oran, d'aujourd'hui, dans ses quartiers périphériques, ressemble à un véritable « gruyère » de tôles ondulées, de plaques en plastiques et autres matériaux hétéroclites. Tout passe dans cet univers de la précarité. De l'éphémère, un provisoire qui dure depuis les années 90, notamment dans des greffes d'habitats spontanés, issues du phénomène de l'excroissance urbaine à l'exemple des douars Tiartia (Haï Bouamama) avec 35 000 habitants, les douars Maroc et Arab (Aïn Beïda), El Hassi, El Hamar (Gdyel), Kharouba (Hassi-Bounif), El Gotni (Oued Tlélat) et Haï Rabah (Misserghin) où la frénésie du braquement bat son plein. L'agence nationale de rénovation urbaine, l'agence foncière ainsi qu'un organisme intercommunal, chargés principalement de la gestion de cet aspect précis de l'urbanisation d'Oran, n'ont que deux solutions : éradiquer (l'opération a déjà été entamée à plusieurs reprises) ou restructurer. Les responsables locaux semblent le plus souvent se pencher vers la première solution car, comme l'a souligné un expert dans ce domaine, par les expériences tentées jusque-là, celles notamment initiées avec le concours de la banque mondiale, il est plus économique de construire des logements que de se lancer dans des opérations coûteuses de restructuration.