Les regroupements des familles autour de la capitale a commencé au début des années 90. A chaque capitale son architecture et son décor. Alger a les siens: les bidonvilles. Malgré les gros efforts déployés par l'Etat pour les éradiquer, ils font toujours le décor d'Alger. La capitale compte aujourd'hui environ 600 bidonvilles qui font l'abri de 45.000 personnes. Le nombre de baraques varie d'une cité à une autre. Quelques-uns ont atteint les 2000 baraques. Ces chiffres ont été communiqués hier par Mohamed Smaïl, directeur du logement à la wilaya d'Alger, sur les ondes de la Radio nationale. Le même responsable affirme que ces regroupements ont été constitués au début des années 90. «Cette situation est due au regroupement des familles autour des grandes villes comme Alger. Des regroupements qui se sont agrandis au fil du temps. Les premières installations ont commencé après le séisme de 1989», a déclaré ce responsable. Cette situation est moins catastrophique par rapport aux années précédentes. La politique d'éradication de «ce phénomène» a donné ses fruits. Le nombre de bidonvilles recensés à Alger, il y a quelques années, dépassait de très loin le chiffre de 3000 unités. Après la destruction d'une partie des bidonvilles, l'Etat a mis sous surveillance les sites afin d'empêcher de nouvelles installations. C'est ce que confirme, au passage, M.Smaïl. «Aujourd'hui, les choses ne se passent plus comme avant. 5000 bidonvilles ont été déjà détruits. Une fois le bidonville évacué, il sera mis sous surveillance pour empêcher toute nouvelle installation», a-t-il expliqué. Par ailleurs, le ministère de l'Habitat poursuit ses efforts en matière de relogement des familles occupant les bidonvilles, les habitations précaires et les immeubles menaçant ruine. Le même responsable réitère que l'opération de relogement, qui touchera 12.000 familles, se poursuivra jusqu'au moins d'octobre prochain. Il a expliqué que celle-ci a été divisée en sept axes comprenant l'aménagement des quartiers populaires tels Diar Echems et les Palmiers ainsi que le relogement des familles résidant dans les habitations précaires, les immeubles menaçant ruine, les cimetières et certains quartiers de la Casbah ainsi que ceux habitant les chalets. 1500 logements, a-t-il dit, seront distribués par les comités des communes. Dans ce cadre, M.Smaïl a déjà confirmé avant-hier l'existence d'un autre programme de logements en voie de réalisation dont plus de 4000 unités seront réceptionnéess durant le 4e trimestre de cette année, destinés aux habitants des bidonvilles de la wilaya d'Alger. A souligner que des centaines de familles ont été déjà relogées ces dernières semaines. L'opération a touché en premier lieu les habitants de Diar Echems et ceux de la cité Doudou-Mokhtar sur les hauteurs d'Hydra. M.Smaïl souligne que le relogement des habitants de ces deux cités, était une priorité. «Diar Echems comprenait 1121 logements de type F1. Commencer par ce quartier était indispensable», a-t-il précisé. Concernant ceux qui viennent aujourd'hui se greffer au bidonville pour bénéficier de logement, notre interlocuteur prévient que «toute baraque construite après éradication du site sera démolie». En effet, de nouveaux aménagements sont envisagés sur les sites récupérés par les pouvoirs publics après relogement des occupants. «Nous allons réaliser des programmes urbains», a annoncé Mohamed Smaïl.