Dépêché sur place, un responsable du ministère de l'Education avoue ne pouvoir rien faire. Les contractuels de l'éducation nationale ont organisé hier un rassemblement devant l'annexe du ministère de l'Education nationale à Ruisseau pour réclamer leur intégration, après des années de travail dans des conditions précaires. Ce corps de l'éducation nationale multiplie ses sorties dans la rue depuis 15 jours, sans que la tutelle daigne répondre favorablement à leurs revendications. Dépêché sur place, un responsable du ministère de l'Education a avoué ne pouvoir rien faire. «M. Boukhetta, directeur des ressources humaines au niveau du ministère de l'Education nationale, nous a dit que notre revendication le dépasse», nous a affirmé Hasna Abderrazak, membre du Conseil national des contractuels de l'éducation et enseignante de français au primaire depuis 2005. Les quelque 200 contractuels, qui ont participé au rassemblement, ont fermé le portail de l'annexe de l'éducation nationale pendant une demi-heure, avant que les services de sécurité n'interviennent pour le rouvrir de force. «Même si les policiers ne nous ont pas brutalisés, ils ont tenté toutes les formes d'intimidations. Les menaces d'arrestation et d'emprisonnement qu'ils proféraient à notre égard participaient de leur volonté de nous persuader de surseoir à notre action de protestation», a assuré Mohamed Kerbache, enseignant de mathématiques dans la wilaya de Médéa et président du bureau national des contractuels de l'éducation nationale, affilié au syndicat autonome Snapap. Selon ce responsable, la tension était à son paroxysme. La détresse des contractuels se lisait sur les visages, marqués par un cycle de protestation qui dure depuis plusieurs mois déjà sur le territoire national.Signe de leur profond «malaise», deux enseignantes contractuelles ont piqué une crise de nerfs en plein rassemblement pour manifester leur désarroi. «Deux enseignantes contractuelles ont été victimes d'une crise de dépression lors de ce rassemblement. Elles n'en pouvaient plus de leur misérable situation. D'autant plus que l'une d'elles est mariée et mère de trois enfants», se désole Hasna Abderrazak, qui a dû leur prêter assistance pour parer à l'irréparable. Selon cette enseignante, une autre personne a perdu connaissance. Les éléments de la Protection civile ont difficilement réussi à se frayer un passage parmi la foule pour l'évacuer en urgence. L'action du conseil national contractuel de l'éducation nationale pour convaincre la tutelle de tendre une oreille attentive à leur «requête», qui comprend près de 7000 adhérents à travers le territoire national, a été enclenchée depuis des mois sans que cela n'émeuve outre mesure le département de Benbouzid. Pourtant, le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a donné instruction pour l'intégration de tous les contractuels qui travaillaient jusqu'au 28 mars 2011 sur poste vacant. Mieux encore, pour les postes qui ne sont pas disponibles à pourvoir, le Président a promis «des postes administratifs pour les contractuels de l'éducation nationale».Mais toutes les promesses sont restées sans réponse. Ce qui marque encore une fois l'échec de la politique de Benbouzid à la tête du département de l'Education, qu'il occupe depuis près de 18 ans.