Annoncé pour jeudi passé, le rassemblement national des contractuels de l'éducation nationale devant la présidence de la République a été empêché. Un imposant dispositif sécuritaire a été mis en place pour interdire l'accès aux nombreux contestataires, venus des 48 wilayas. Ces derniers ont été contraints d'organiser leur sit-in devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, au Ruisseau, pour dénoncer l'exclusion de plus de 2600 encadreurs du processus d'intégration décidé suite au décret présidentiel signé début avril. Encadrés par la police, plus de 500 enseignants ont campé sur les lieux jusqu'à 21h, brandissant des slogans hostiles au pouvoir, dénonçant les irrégularités enregistrés dans l'opération d'intégration et exigeant le respect du décret présidentiel, qui stipule la confirmation des contractuels dans leurs postes vacants et dont le contrat a été signé avant le 28 mars. Ils ont poursuivi leur mouvement de protestation pour la deuxième journée d'hier (vendredi).Selon le représentant du collectif, cheikh Rabah, de la wilaya d'Alger, «les sit-in se poursuivront jusqu'à la régulation de la situation de l'ensemble des contractuels dans leurs postes», ajoutant que «la plupart cumule au moins 8 ans d'expérience. Il n'est pas question de les mettre à la porte». Rappelant que la plupart des contractuels ont occupé des postes dans des zones enclavées, où le terrorisme battait son plein, cheikh Rabah a fait savoir que parmi les 29 000 contractuels que compte le pays, 2 600 sont suspendus, sans aucun préavis et aucune justification, ce qui a donné lieu à un mouvement de protestation dès le 27 août, dans différentes wilayas du pays, notamment Djelfa, Médéa, Alger… Mardi, une délégation a été reçue par le directeur des ressources humaines du ministère, qui a affirmé que les dossiers restants sont en cours. Il a promis de prendre en charge tous les contractuels, avant la fin du mois en cours. L'intégration pour tous les contractuels Les contractuels affiliés au Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) se sont imposés l'année dernière, à travers un sit-in ouvert, observé de jour comme de nuit, à quelques mètres de la présidence de la République. Le sit-in qui a débuté le 20 mars s'est étalé sur une vingtaine de jours, malgré toutes les intimidations et mauvais traitements accordés par les forces de l'ordre. Ils n'ont accepté de lâcher prise qu'après plusieurs négociations avec la tutelle, qui se sont soldées par le décret présidentiel signé à leur faveur. Ce texte définit les conditions de régularisation des enseignants sans distinction aucune entre les différentes catégories de contractuels. Il est question donc de l'intégration de tous les contractuels dans leur spécialité, dans les postes vacants. Le reste devait être également intégré dans des postes administratifs. Au moment où nous mettons sous presse, des centaines de contractuels campent devant l'annexe du ministère de l'Education nationale, affichant une détermination infaillible d'aller jusqu'au bout de leur revendication principale.