La revendication concernant l'intégration des enseignants contractuels de l'éducation nationale est à moitié satisfaite. C'est le résultat de la réunion qui a regroupé dans l'après-midi d'hier des représentants des enseignants et le ministre de l'Education nationale. Les négociations entre les deux parties ont abouti à «l'intégration des contractuels, actuellement en poste, qui exercent leur filière de formation». Le cas des contractuels diplômés en ingéniorat n'est pas encore tranché. Leur cas sera étudié, selon des enseignants, aujourd'hui. Il restera également le cas des contractuels ayant exercé dans le secteur, mais qui ont abandonné, soit de leur propre gré, soit en échouant dans le concours d'intégration. A l'issue de la réunion, les enseignants, du moins une bonne partie, ne cachaient pas leur satisfaction. «C'est la fin d'un calvaire», estime un désormais ex-contractuel enseignant d'histoire et de géographie dans un lycée de Boumerdès.Ainsi, après des années de précarité sociale et d'un statut insupportable, des milliers d'enseignants vont se débarrasser des mauvaises conditions qui leur sont imposées par la tutelle. Ils passeront désormais au statut de titulaire qui leur confère des droits auxquels ils n'avaient pas accès auparavant. Cette réponse favorable de la tutelle vient après des années de lutte et de contestations longtemps ignorées par les responsables. La protestation des enseignants contractuels a néanmoins pris de l'épaisseur durant ces deux derniers mois.En investissant le siège de la Présidence, les enseignants ont donné une forte symbolique à leurs revendications. «Nous réclamons une intégration ni plus ni moins», nous déclare Djamel, diplômé en philosophie, enseignant dans un lycée à Seddouk dans la wilaya de Béjaïa. Il se plaignait du «nombre insignifiant de postes budgétaires offerts à chaque entrée scolaire». A noter que le nombre d'enseignants contractuels activant dans l'éducation est estimé officiellement à 20 000 alors que le chiffre réel, selon des enseignants, est d'environ 44 000.Concernant le sit-in des adjoints de l'éducation, la tutelle semble lâcher du lest. Les adjoints de l'éducation nationale, qui tenaient hier un rassemblement devant le siège de leur tutelle, non loin de celui de la Présidence, ont été invités à patienter. La réponse officielle à leurs revendications sera connue aujourd'hui à l'issue de la réunion entre le ministère de l'Education nationale et la direction de la Fonction publique. C'est ce qu'a déclaré un représentant du ministère aux adjoints de l'éducation nationale. Les manifestants, venus de diverses wilayas du pays, revendiquent leur classification au niveau 10 au lieu de 7 comme c'est le cas actuellement. Les grévistes ne donnent pas de crédit aux promesses de la tutelle. «Y en a marre des promesses», «4 ans de négociations, ça suffit», peut-on lire sur les pancartes brandies par les adjoints bien encerclés par des agents du service d'ordre. Dans l'objectif de convaincre les adjoints de l'éducation, le représentant du ministère n'a pas cessé d'évoquer le changement survenu à tête de la direction générale de la Fonction publique. «Avec la nomination d'un nouveau directeur général à la Fonction publique, nous espérons trouver des solutions aux revendications posées par les adjoints de l'éducation.» A. Y.