Après un stand by en matière de réhabilitation qui aura duré plus de deux ans, faute de ressources financières, le palais Dar el cadi, situé à la rue Hadj Omar (ex-Bruce), fait l'objet de travaux de restauration. Le marché de cette phase qui, espérons-le, est la dernière avant la réception du monument historique – classé, faut-il souligner, comme bien immeuble culturel, faisant partie de l'ensemble des vestiges de l'antique médina – a été confié par la direction de la culture de wilaya à l'entreprise Ecotrabeo, habilitée et qualifiée à intervenir dans le vieux bâti traditionnel. Mais l'on se demande si les délais de réhabilitation (5 mois), impartis à cette entreprise, permettront de remettre en valeur cet édifice, dont les travaux se résument dans le revêtement des murs avec de la céramique (zelidj), la consolidation de certains planchers, le placement de la boiserie, le décapage des colonnes, la reprise de certains modules, notamment au niveau du menzah squatté, l'étanchéité, le crépissage des parois externes avec des matériaux traditionnels, etc. En tout cas, c'est ce qu'a laissé entendre le maître d'œuvre dont l'équipe est à pied d'œuvre, depuis deux mois, sur ce site historique. Privés de documents iconographiques sur le site, les chercheurs soutiennent des versions différentes sur l'histoire de ce patrimoine matériel. La première source rappelle que le palais Dar el cadi – qui fait face à Dar Ahmed Pacha (siège de la direction du TNA) dont l'entrée principale était du côté du café Malakoff, et situé à un jet de pierre du palais Hassan Pacha (en cours de restauration) et le palais Mustapha Bacha (musée de la miniature, de l'enluminure et de la calligraphie) — aurait été construit à l'ère ottomane, plus précisément au XVIIIe siècle. C'est l'avis en tout cas d'un spécialiste de l'OGBEC, selon lequel Dar el cadi serait une aile relevant de Dar Ahmed Pacha et les deux bâtisses auraient été reliées par un sabât. Mais une autre source confirme que Dar Ahmed Pacha aurait été érigé par l'administration coloniale, dont l'architecture puise du style arabo mauresque. Dar el Cadi avait servi de résidence au cadi de rite malekite (juge musulman de la Grande mosquée d'Alger), puis siège de la mahkama de la medina d'Alger. Après 1830, la demeure a été habitée par un officier de l'armée coloniale jusqu'à l'indépendance, puis occupée par des familles avant d'être prise en charge par la wilaya d'Alger pour une première opération de restauration en 2006, qui entre dans le cadre du plan permanent de sauvegarde de La Casbah.