Nous sommes pris entre le marteau et l'enclume : d'une part, le ministère de tutelle et, de l'autre, l'intersyndicale. Nous ne voulons pas reculer par rapport à cette dernière et en même temps le ministre nous demande la levée immédiate du préavis de grève comme condition pour le dialogue », a soutenu, hier, M. Ider, premier responsable de l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (UNPEF). Le département de M. Benbouzid a, selon M. Ider, fait comprendre que les revendications des travailleurs de l'éducation ne seront pas satisfaites même en ayant recours au débrayage. Pour rappel, au troisième jour des négociations entre les représentants du ministère de l'Education et ceux de l'UNPEF, c'est toujours le statu quo. Les deux parties ne sont arrivées à aucun accord. « Le ministre a exigé de nous que l'on ne fasse plus partie de la coordination intersyndicale et que l'on ne s'associe plus aux syndicats non agréés. Cependant, le ministre ne nous donne aucune garantie. Bien au contraire, il nous a demandé tout simplement de renoncer à notre action relative à la grève tout en nous signifiant que son département ne peut en aucun cas répondre favorablement à leurs revendications pourtant des plus légitimes », a indiqué M. Ider qui affirme que de l'avis de M. Benbouzid, le statut de l'enseignant et la retraite relèvent des prérogatives du gouvernement. « Le ministre nous a ressassé le même discours, à savoir que le statut de l'enseignant ne sera revu que dans le cadre de la refonte de la loi sur le statut de la Fonction publique et le dossier de la retraite ne peut être non plus tranché que par le gouvernement. Donc, les enseignants peuvent crier leur désarroi, leur mal-vivre, leur détresse, aucun changement n'aura lieu dans le proche avenir », a déclaré M. Ider qui s'est dit très déçu par les propos de M. Benbouzid qui n'a même pas tenté de les rassurer quant à une éventuelle amélioration de leur situation socioprofessionnelle. Les membres du bureau de l'UNPEF ont décidé de se réunir tard hier dans la soirée pour débattre de cette nouvelle donne et prendre une décision quant à la poursuite ou pas du dialogue avec le ministre. « Le ministre nous a encore invités à une séance de travail prévue aujourd'hui, et ce, pour la poursuite des négociations. En ce qui nous concerne, nous jugeons que le dialogue n'aboutit à rien et c'est pour cette raison que nous allons ensemble décider si l'UNPEF poursuivra le cycle des négociations et faire le point sur le mot d'ordre de grève », a souligné le chef de file de l'UNPEF. Celui-ci estime que l'UNPEF, plus précisément la base, est à 90% en faveur de la grève et par conséquent il ne peut aller à contresens de la grande majorité du syndicat. « Les enseignants veulent faire pression sur les pouvoirs publics, ils veulent un changement et les propos du ministre ne font que renforcer leur détermination, donc il nous est difficile de reculer par rapport au débrayage », a déclaré M. Ider qui a indiqué que son parti sera fixé définitivement aujourd'hui sur la démarche à suivre.