Reconnaissance et perpétuation du message du 5 octobre 1988. En substance, telle est l'orientation donnée à la table ronde organisée, hier, au siège de la LADDH. Elaborée à l'initiative de la section locale de l'AVO 88, étaient aussi conviés les partis, les élus, les syndicats, des figures du MCB et la presse. Reconnaître l'essence éminemment politique à l'origine des événements sans les détacher du climat de privation, d'austérité et de précarité sociale qui prévalait à l'époque. C'est d'emblée une telle vision qui est défendue. Le président de l'AVO défiera les autorités du pays dans cet esprit : «Si nous sommes des accidentés de travail, nommez les patrons qui nous employaient alors.» Et de signifier son rejet de l'incapacité évaluée à 30%, clamant : «Qu'on me rende mon frère, je payerai 200%.» Le secrétaire général de l'association a retracé les différentes et vaines tentatives de négociation, auprès des plus hautes autorités du pays, d'un statut politique à ces événements pour arracher par voie de conséquence les droits des parents et des 500 victimes. Entre autres le droit à la vérité et à la justice, «conduire devant le TPI les premiers responsables». Avec cela, il s'agit, pour Saïd Salhi, coordinateur de la LADDH, de sauvegarder les acquis d'Octobre 1988, «une parenthèse vite refermée», aujourd'hui fortement menacés, citant les lois qui sont en train d'être élaborées : les codes de l'information, sur les partis et associations… Brahim Tazaghart abondera dans le même sens, prônant une profonde réflexion et un regard responsable de chaque acteur comptant dans les forces de progrès qui ne s'est pas impliqué dans la gestion de ces événements, laissant la voie libre à la récupération islamiste. M. Ali Yahia, responsable au Snapap, déplore la division atomisant la société civile, alors que le combat est partagé par la base. Et le silence des états-majors est traduit comme un facteur bloquant une évolution vers le changement, plus, c'est «une caution» apportée indirectement à tous les dépassements ; et d'énumérer les exemples, de la Constitution et de la dernière tripartite.