Deux marches, une à Alger (place du 1er Mai) et l'autre à Paris (Belleville, à place de la République), seront organisées demain par la Coalition d'associations de victimes des années 1990 qui englobe le Collectif des familles de disparus en Algérie (CFDA), SOS Disparus, Djazaïrouna et Somoud. «Dans le contexte des révolutions du monde arabe, la Coalition d'associations de victimes réaffirme que la lutte contre l'impunité est partie intégrante de celle pour le changement et la démocratie», lit-on dans l'appel de la Coalition rendu public mercredi. «A la suite du conflit interne qui a provoqué en Algérie des centaines de milliers de victimes et plus de 8000 disparitions forcées, différentes amnisties, promues par le président Bouteflika avec la bénédiction du Haut commandement militaire, ont été adoptées : d'abord, en 1999, la concorde civile en faveur des membres des groupes armés islamistes ; ensuite, en 2005, la charte dite “pour la paix et la réconciliation nationale'', toujours en vigueur aujourd'hui, qui, tout en rééditant l'amnistie de ces groupes, assure, depuis 2006, l'immunité juridictionnelle des agents de l'Etat et menace d'une peine d'emprisonnement ceux qui critiquent cette “solution''. En faisant table rase du conflit des années 1990, le régime ignore la revendication de Vérité et de Justice des familles de disparus et de victimes du terrorisme, relayées par de nombreuses composantes de la société, et espère ainsi se perpétuer en toute quiétude, fort du ralliement de nombre de ses anciens ennemis armés», soutiennent les auteurs de l'appel qui lancent également une pétition sur le web, «Tous contre l'impunité en Algérie». Cet appel vient une semaine après les déclarations de Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative pour la promotion et la défense des droits de l'homme (CNCPPDH, officielle), qui s'est dit totalement satisfait du processus de la «réconciliation nationale».