A l'issue d'une assemblée générale tenue jeudi à l'hôpital Mustapha, les deux syndicats représentant la corporation des hospitalo-universitaires ont décidé du gel de la grève prévue ce dimanche pour protester contre les conditions de travail. La pénurie de médicaments est la revendication essentielle de ces deux syndicats, qui estiment que la situation est catastrophique. Les malades sont en danger de mort, s'est alarmé un professeur chef de service. Et un autre de rejeter «les fausses pistes» sur les responsabilités des ruptures cycliques des médicaments essentiels. Ce gel de la grève intervient suite aux engagements du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, présent à cette assemblée générale, de répondre aux revendications des syndicalistes, sans pour autant donner des assurances quant à la disponibilité des médicaments. Pour lui, les distributeurs et les importateurs sont les premiers responsables de cette catastrophe car il considère que les programmes d'importation ont tous été signés et remis aux opérateurs qui, eux, n'ont pas assuré l'importation des produits. D'ailleurs, a-t-il ajouté, ces importateurs seront convoqués cette semaine au ministère de la Santé pour s'expliquer. Des mesures drastiques seront prises à l'encontre des contrevenants «qui prennent en otage la santé du citoyen. Il y a des brebis galeuses dans le secteur», a indiqué M. Ould Abbès. Et de déclarer que «certains importateurs ignorent même ce qu'ils importent comme médicaments. Les douaniers ne contrôlent pas ce qu'il y a dans les containers». M. Ould Abbès conclut qu'il y a une opacité totale dans le secteur du médicament, mais a tenu à rassurer les deux syndicats des professeurs, maîtres-assistants et docents en sciences médicales quant à la prise en charge des revendications de 43 corps, 16 statuts et 21 régimes indemnitaires relevant du secteur et soumis à la direction de la Fonction publique. Le ministre a fixé le 31 octobre comme date butoir de la mise en œuvre du régime indemnitaire du secteur. Comme il a promis la participation des hospitalo-universitaires à l'élaboration de la nouvelle loi sur la santé et de toutes les décisions intéressant le secteur. Le ministre de la Santé a par ailleurs annoncé l'élaboration d'un nouvel organigramme de son département où trois directions générales concernant le médicament sont prévues, faisant ainsi l'impasse sur l'Agence nationale du médicament consacrée par un décret présidentiel mis aux oubliettes.