Un employé de l'Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) a tenté de mettre fin à ses jours en s'immolant par le feu, hier, au siège de l'UGTA, à Alger. Selon le témoignage d'un contestataire de l'Etusa, l'employé commençait à s'asperger d'essence quand les travailleurs suspendus de l'hôtel El Aurassi, qui observent un sit-in, eux aussi, depuis plusieurs jours au siège de la centrale syndicale, sont intervenus in extremis pour l'empêcher de commettre cet acte désespéré. En grève de la faim, le travailleur de l'Etusa a été évacué vers le CHU Mustapha Bacha où il a été gardé en observation, même si ses jours ne sont pas en danger. Selon lui, la police est intervenue immédiatement pour tenter de déloger l'employé contestataire de l'enceinte de l'UGTA. Mais les autres protestataires de l'Etusa, qui ont accouru sur les lieux, ont formé un «cordon de sécurité» autour de leur camarade en signe de solidarité. Les travailleurs de l'Etusa, qui organisent ces actions de protestation depuis plusieurs jours pour faire valoir leurs droits, sont sujets à toutes sortes de troubles. Ils souffrent d'angoisse, de stress et, pour quelques-uns de dépression suite à leur licenciement par l'Etusa, invoquant une situation financière défavorable de l'entreprise qui a décidé, en 1998, de procéder à une compression du personnel. Après leur réintégration au sein de l'entreprise Etusa, les travailleurs ont frappé à toutes les portes pour empocher les indemnités de licenciement. Pourtant, selon les dires de Djemaâ Hocine, syndicaliste et travailleur contestataire de l'Etusa, même le ministre du Travail a reconnu l'illégitimité et l'illégalité de l'opération de compression menée par l'employeur en 1998. Mais la direction de leur entreprise demeure sourde et insensible à la requête de ces travailleurs. En grève de la faim depuis le 1er octobre, les 13 travailleurs de l'Etusa réclament le versement de leurs indemnisations pour licenciement abusif.