Des travailleurs grévistes de l'Entreprise des transports urbains et suburbains d'Alger (Etusa) se sont vu, hier, interdire l'accès au siège de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), à la place du 1er Mai, Alger. Au nombre de treize, ces salariés de l'Etusa mènent depuis plusieurs semaines un mouvement de protestation devant le siège de leur entreprise pour réclamer des «indemnités de licenciement» dans le cadre d'une compression d'effectif opérée en 1998 pour des raisons économiques. «Nous sommes venus pour entamer une grève de la faim, après une série de sit-in qui n'ont abouti à rien. Mais voilà que nous nous sommes heurtés à un refus catégorique des agents de sécurité de nous laisser entrer. Ils ne veulent pas tenir compte de nos cartes d'adhésion à l'UGTA et du statut de syndicalistes dont jouissent certains d'entre nous», a déclaré Mohamed Kherroubi, représentant de ces travailleurs, qui considère l'attitude des responsables de l'organisation syndicale de «discriminatoire» puisque, selon lui, «d'autres travailleurs appartenant à d'autres secteurs se trouvent à l'intérieur où ils tiennent un sit-in de protestation le plus normalement du monde». «Nous n'allons pas renoncer à nos droits et cela ne va pas nous empêcher de poursuivre notre mouvement de protestation jusqu'à bout», a affirmé M. Kherroubi, qui a tenté vainement, avec deux autres protestataires, d'escalader le portail de la centrale syndicale. Les grévistes de l'Etusa revendiquent leurs droits énoncés dans les décrets 94-09 et 94-11 portant préservation de l'emploi et protection des salariés susceptibles de perdre de façon involontaire leur emploi. «Ce décret n'a pas été respecté. Nous sommes restés 9 ans sans aucune couverture sociale. Certes, nous avons été réintégrés en 2007 dans nos postes de travail. Mais nous n'avons pas été indemnisés pour la période où nous étions en chômage forcé. C'est pour obtenir ces indemnisations qui nous reviennent de droit que nous avons observé plusieurs sit-in, dont le dernier en date remonte au 18 septembre», a souligné M. Kherroubi. Il y aurai en tout, d'après lui, 125 employés qui sont dans la même situation et qui demandent que la période allant de 1998 à 2007 soit comptabilisée dans leur retraite.