Les délégués des pays arabes devant participer à la prochaine conférence des Nations unies sur les changements climatiques et le développement durable, qui aura lieu en décembre à Durban (Afrique du Sud), prendront leurs cours aujourd'hui à Alger. Ils vont remonter la machine de l'histoire pour revisiter le combat contre les changements climatiques et retracer la genèse de la prise de conscience mondiale sur les menaces pesant sur la Terre. A commencer par le sommet éponyme tenu en 1972 à Stockholm (Suède) et celui de Rio en 1992, en passant par le protocole de Kyoto, les acquis et les ratés des différentes négociations. Ainsi, les délégués qui sont appelés à représenter leurs pays, mais aussi toute la région du Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (MENA), échangeront durant trois jours avec des experts du domaine et des représentants d'entités gouvernementales pour accorder leurs violons et homogénéiser leur vision sur les enjeux du rendez-vous de Durban. C'est en tout cas l'objectif décliné, hier, lors de la conférence de presse organisée au siège des Affaires étrangères par le bureau régional du PNUD pour les pays arabes qui pilote l'atelier de formation qui s'ouvre ce matin à la résidence El Mithak, à Alger. Bien que les organisateurs ne se fassent pas trop d'illusions sur l'issue de la conférence de Durban compte tenu du contexte mondial marqué par une crise financière, mais aussi par le refus des pays pollueurs de payer les «pots cassés», l'espoir est tout de même de mise. «On ne sait jamais ce qui pourrait se passer à la dernière minute», glisse, réaliste, M. Belhimer, directeur au niveau des Affaires étrangères. Sa collègue de la direction de l'environnement, Mme Benaziza, n'en pense pas moins : «Même s'il y a des différences d'approche entre les différents pays arabes et africains, nous allons tenter de défendre les problématiques communes et pourquoi pas nous sensibiliser mutuellement sur les questions qui concernent certains pays.» Le bateau ivre La conférence ou l'atelier d'Alger, au-delà de son utilité compte tenu des couacs qui pourraient survenir à Durban et fragiliser ainsi la position des faibles, cache un constat que le sommet de Copenhague (2009) a été un échec en la matière. C'est précisément pour éviter ou à tout le moins limiter les divergences de vues que le PNUD a cru devoir organiser cet atelier pour arrêter une stratégie de négociations plus ou moins consensuelle. Et sur ce plan, force est de souligner les efforts de l'Algérie pour la tenue de cet atelier, qui traduisent son statut de pays avant-gardiste sur ce terrain glissant des changements climatiques. Il faut savoir également que l'Algérie va prendre les commandes du groupe des 77 à compter de janvier 2012 et qu'à ce titre, elle sera leur avocate pour défendre leurs intérêts face aux puissants pays industrialisés qui rechignent à réduire leur confort et encore moins à mettre la main à la poche.