Saïd Abadou, secrétaire général de l'Organisation nationale des moudjahidine, n'apprécie pas les débats traitant du parcours de Messali Hadj et de son parti créé en 1954, le Mouvement national algérien (MNA). L'organisation d'un colloque sur «Le fondateur de l'Etoile nord-africaine et du PPA» à Tlemcen, en septembre dernier, fait grincer les dents d'une partie des adhérents de l'ONM. «Messali est un traître. Les messalistes sont des collaborateurs. Ils ont aidé l'armée coloniale à mater le Front de libération nationale (FLN)», a affirmé Saïd Abadou, en marge d'une conférence célébrant le 55e anniversaire de Ali Khodja. «La guerre de Libération nationale a été conduite uniquement par le FLN et son bras armée l'ALN. Le MNA est un appoint pour la France. Nous, nous ne reconnaissons que le FLN, rien que le FLN», tonne-t-il. Revenant sur le dossier des faux moudjahidine qui a fait couler beaucoup d'encre, Saïd Abadou estime que «c'est une invention de la presse». «Il existe que d'authentiques moudjahidine. Mais il faut reconnaître que pour des raisons matérielles, des personnes ont falsifié des documents, tout comme on falsifie un billet de banque ou un papier administratif», dit-il. Toutefois, il n'a avancé aucune statistique sur le nombre de moudjahidine n'ayant jamais fait le maquis. Quant à ceux qui demandent la carte de moudjahid et qui ne l'ont pas obtenue, M. Abadou affirme que «des personnes se sont vu refuser le statut de moudjahid, car elles n'ont pas combattu de manière régulière dans les rangs de l'ALN». «Pour cette catégorie, on peut envisager l'octroi d'un titre honorifique pour les remercier d'avoir aidé la lutte armée», propose-t-il. Sans le citer, Saïd Abadou, qui lui-même est cadre au sein du RND, adresse un message à Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN. «Il y a une formation politique qui utilise le sigle FLN. Le vrai FLN s'est arrêté en 1962.» Dans le cadre de l'ouverture de l'audiovisuel, le SG de l'ONM souhaite la création d'une chaîne de télévision thématique dédiée à l'histoire. Enfin, l'ONM réitère sa demande appelant la France à demander pardon aux Algériens, au nom de la France coloniale.