Après une fermeture qui aura duré plus de 6 mois, la grande mosquée de la rue Larbi Ben M'hidi publiquement connue par Djamaâ El Kebir a rouvert ses portes aux fidèles. Le site a fait l'objet de travaux de rénovation et de réhabilitation de ses différentes parties après une dégradation qui menaçait même son existence, suite aux infiltrations des eaux de pluie, mais aussi après l'apparition de fissures et de déformations dans la structure. L'opération orchestrée par la direction du logement et des équipements publics (DLEP) et la direction des affaires religieuses a mobilisé plusieurs équipes multidisciplinaires et a nécessité une série de travaux qui ne manqueront pas de faire découvrir au cours des décapages des parties d'une extrême importance architecturale et historique, oubliées durant des siècles, surtout que le site ayant subi plusieurs modifications et réaménagements durant la présence française à Constantine n'a pas connu des opérations de réhabilitation depuis l'indépendance. La Grande Mosquée ou Djamaâ El Kebir, classée parmi les monuments du patrimoine culturel et architectural, demeure la plus ancienne dans la ville de Constantine, construite sous les Hammadites en 633 de l'hégire, 1236 de l'ère chrétienne. Restaurée par les Turcs, elle garde jusqu'à nos jours une valeur historique exceptionnelle par son statut de pôle important dans la vie religieuse des Constantinois, même si elle a été amputée d'une importante partie lors de la reconfiguration de la ville par les Français en 1848 avec la destruction d'une centaine de maisons entre la partie haute de Souika et le lieu-dit R'cif pour l'ouverture, à partir de la porte de Bab El Oued, de la fameuse rue nationale, aujourd'hui Larbi Ben M'hidi, reliant la place du 1er Novembre au pont de Bab El Kantara.