La pièce «Les martyrs reviennent cette semaine» a été présentée lundi dans la soirée à Annaba, dans sa seconde version, réalisée dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique». C'est la talentueuse artiste Sonia qui en a assuré la mise en scène avec un regard féminin. La mise en scène de la première version de cette pièce a été réalisée par Ziani Cherif Ayad. Adaptée par M'Hamed Benguettaf à partir d'une nouvelle de l'écrivain Tahar Ouattar, publiée en 1974 à Bagdad, puis rééditée en 1980 à Alger, cette pièce a été fortement appréciée par le public annabi pour la qualité de sa thématique et le jeu des comédiens qui ont réussi à mettre en valeur un texte émouvant se situant aux frontières du fantastique et du sensationnel. Dix-sept comédiens campent les rôles dans cette production qui débute avec l'arrivée imprévue d'un courrier destiné à Ami El Abed, père de Mustapha tombé au champ d'honneur. Cette lettre annonce le retour de ce dernier en compagnie d'autres martyrs du village. Ami El Abed, tout joyeux, croyant à fond à cet événement, va immédiatement le répercuter dans son voisinage. Les réactions des gens du village vis-à-vis de cette nouvelle suscitent une grande déception chez Ami El Abed lorsqu'il constate que la population est plus soucieuse de l'arrivée d'une délégation de responsables de la capitale que de celle qui annonce le retour des martyrs car il y va des intérêts personnels des uns et des autres. Bien qu'ils soient déstabilisés, les villageois lui reprochent d'avoir perdu l'esprit en croyant à cette histoire insensée. Partagés entre la peur et la crainte de voir leurs projets remis en cause et leurs pratiques malsaines révélées au grand jour, les gens du village redoutent le retour des martyrs, à l'exception de la jeune Khadidja, une jeune moudjahida qui vient se ranger du côté de Ami El Abed. Avec des jeunes comédiens de talent, la metteur en scène Sonia a estimé que la seconde version de «Les Martyrs reviennent cette semaine », qui est la sienne, se rapproche de la nouvelle de l'auteur. La qualité de la scénographie, le choix des couleurs (noir et blanc) et les costumes des comédiens ont donné plus de consistance à cette pièce qui mérite d'être reprogrammée au théâtre régional Azzedine Medjoubi.