Plusieurs dizaines de citoyens résidant au bidonville dit Boumeziane Brahim se sont rassemblés hier devant le siège de l'APC de Larbatache (Boumerdès) par exiger des autorités de répondre « sans délai » à leur demandes de logements sociaux. En fin d'après-midi, nous y avons rencontré quelques familles venues « protester contre l'attitude des responsables locaux ». « Nous sommes venues fermer le siège de l'APC afin de nous faire entendre, car il y a des années que nous attendons que nos responsables fassent un effort en vue d'améliorer nos lamentables conditions de vie », nous diront les délégués des manifestants. A notre arrivée, une ambulance de la Protection civile évacuait une femme âgée prise d'un malaise. « Elle a été brutalisée par des agents de police dépêchés de Khemis El Khechna », nous dit un homme, la trentaine environ. « Faux ! », répliquent le maire, ses adjoints et des officiers des forces de l'ordre, avec qui nous avons discuté. « La police est intervenue uniquement pour que les manifestants laissent les employés de l'APC travailler », explique le P/APC, M. Klahnemeur. Dans la cour de la mairie, se sont rassemblées des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants. « Au début, nous n'avions pas ramené nos enfants, mais quand ils ont commencé à nous disperser de force nous avons mobilisé tout le monde », déclare un manifestant. Le P/APC nous a dit que le problème le dépasse. « Ces gens ne sont pas des résidents de la commune et Larbatache souffre d'un énorme déficit en termes de logements. On ne peut pas accorder la priorité à des gens qui sont venus s'installer illégalement dans cet endroit au détriment des cas sociaux enregistrés depuis les années 1970 et 1980 », ajoute le premier responsable de la commune, qui insiste cependant qu'il ne fait pas dans l'exclusion. Les manifestants, eux, exigeaient la venue du wali, refusant de dialoguer avec le P/APC et le chef de daïra. Ils ont menacé de passer la nuit à l'APC.