La mise en conformité du Festival national de théâtre amateur de Mostaganem avec le décret de septembre 2003 fixant les modalités d'organisation des festivals ne s'est pas faite sans soulever une poussière de discorde. En vertu des dispositions de ce décret, le ministère de la Culture nomme un commissaire au festival. Cette nomination a été signée le 3 juillet dernier, soit à 26 jours du début de la manifestation, avec en arrière-plan les prémices d'une polémique et des doutes sur la tenue de la manifestation. « Nous avons été obligés d'urger le ministère de nommer le commissaire », a déclaré hier le porte-parole du festival, Ben Brahim Feth Ennour, à l'occasion d'une conférence de presse à Alger. Le « choix » du ministère s'est porté sur Mohamed Nouari, député RND, ex-président de l'association organisatrice du festival et président de la manifestation depuis une dizaine d'années. La 37e édition du festival, qui montre une longévité exceptionnelle, se déroulera du 29 juillet au 5 août, et mettra en compétition 11 troupes sélectionnées à travers des journées théâtrales régionales en sus d'une dizaine de troupes en hors compétition. Organisée en hommage à Azzedine Medjoubi, la première édition institutionnalisée de cette manifestation a choisi de s'afficher avec une autre dénomination que celle prévue au départ, pour devenir le Festival d'art dramatique de Mostaganem. « Tout est à discuter », a lâché à ce sujet le porte-parole du festival. La portée de l'institutionnalisation de cette manifestation n'est d'ailleurs pas bien saisie par les organisateurs. « Nous ne savons rien, ni en ce qui concerne les prérogatives du commissaire ni pour ce qui est de l'impact sur le financement de la manifestation », a reconnu le porte-parole du festival. Le ministère, qui devait au titre de cette institutionnalisation mettre la main à la poche, ne s'est toujours pas manifesté. « Nous avons accepté cette institutionnalisation parce que c'était une revendication des hommes de théâtre qui ont porté ce festival », a ajouté le porte-parole « mais on ne veut pas qu'on nous impose quoi que ce soit ». Le Festival de théâtre de Mostaganem, un festival qui résiste ? L'organisation d'un festival est soumis, selon le texte du décret à un cahier des charges. Un cahier des charges qui n'est pas encore élaboré. La composition du commissariat n'est, quant à elle, pas encore effective. Le Festival de théâtre de Mostaganem dans son genre a eu le temps de s'imposer comme référence des manifestations théâtrales en Algérie. L'équipe dirigeante, la même qui a à ce jour conduit le Festival national du théâtre amateur de Mostaganem compte se faire entendre. Le porte-parole a indiqué que les organisateurs de la manifestation seront « intraitables » sur l'« essence populaire » du festival.