InfoSoir : Il se trouve que l?organisation du festival change. Benbrahim Fethi El-Nour : En effet, il y a un décret ministériel, établi il y a quelques mois par la tutelle, qui consiste à définir la manière de régir l?organisation des festivals d?envergure nationale et internationale ; et le festival de Mostaganem est retenu parmi ces festivals qui vont être institutionnalisés. Qu?entendez-vous par institutionnaliser ? D?abord, il faut préciser que l?institutionnalisation du festival est l?une des revendications de l?Association culturelle du festival national du théâtre amateur de Mostaganem depuis une vingtaine d?années. Cela signifie que l?Etat, voire la tutelle, prendra en charge le festival. Elle lui accordera un soutien financier et logistique, afin que le festival soit à l?abri de tout besoin, et atteigne un niveau plus élevé. Ce pas vers l?institutionnalisation du festival a été le v?u des fondateurs des rencontres d?art dramatique de Mostaganem, depuis sa création, comme celui de Si Djillali Benabdelhalim. Quel est le problème qui se pose ? C?est le fait que la tutelle veuille l?accaparer. Institutionnaliser un festival ne veut pas dire le nationaliser. Autrement dit, l?Etat veut nommer un commissaire à ce festival, la tutelle veut nommer un administrateur en dehors du comité de l?organisation du festival d?arts dramatiques. Cela est une chose inadmissible pour ceux qui, depuis plusieurs années, travaillent à organiser, chaque année, le festival de Mostaganem et à le maintenir en vie. Donc vous ne pouvez imaginer un commissaire hors du comité d?organisation En effet. Si on est amené à nommer un administrateur, il faut que celui-ci fasse partie de l?Association culturelle du festival national du théâtre amateur de Mostaganem. L?association compte des gens, des personnalités capables de gérer le festival et d?assurer sa fonction. Il n?est pas question d?importer une personne étrangère à l?association (désignée par le ministère de la Culture) qui ignore comment fonctionne l?association et qui ne possède aucune connaissance sur les réalités du festival. Mettre à la tête de l?association un administrateur venu de l?extérieur, c?est renier tout le travail qui a été fait depuis 37 ans par ses fondateurs et les membres du comité d?organisation, sachant que ce festival a pu faire face à toutes les difficultés. On a fait preuve de courage durant les «années noires». Alors que le terrorisme battait son plein, le festival fonctionnait. Il se trouve que l?association était à l?avant-garde de ce décret L?Association culturelle du festival national du théâtre amateur de Mostaganem était à l?avant-garde du décret, puisque cela fait 7 ans que les responsables ont adopté une forme d?organisation en mettant en place un directoire, choisi sur la base d?un programme d?action précis et approuvé par l?assemblée générale. Elle a mis en place une plateforme afin de relever le niveau du festival en le faisant fonctionner selon les nouvelles modalités qu?exigent les nouvelles pratiques théâtrales.