Le son Dolby Stéréo est rendu suround grâce à une multiplicité des enceintes installées dans la salle. Avec la fidélité pour le son, sied une projection de l'image parfaite. Après une fermeture qui aura duré au total trois longues années, la cinémathèque de Béjaïa est rouverte officiellement depuis juillet passé. Une réouverture qu'on constate, cependant, au gagne-petit, les cinéphiles ne sont pas encore raccrochés. D'autant plus qu'aucun signe extérieur visible ne vient indiquer une reprise de l'activité de la mythique salle de l'Alhambra. A l'entrée, ce samedi en première matinée, le panneau d'affichage est vide. Une annonce sur papier libre, monté sur une sorte de chevalet, affiche une grande fatigue. Dans la salle, la projection tourne pour un seul, un, spectateur. Il est certainement nécessaire de repenser le travail de promotion. Revenir d'abord à la grande affiche et au placard des photos de scènes du film. M. Hamlaoui, directeur de la cinémathèque de Béjaïa, n'en disconvient pas et rassure sur la prise en charge de cette approche et sur son ambition de réamarrer le cinéphile dans la salle. Il revient en arrière, précisant que du temps de l'ONCIC, la machine de distribution et de diffusion était bien huilée. A cette époque l'affichage, en suffisance de surcroît, précédait la livraison des bobines. Il croit toutefois savoir qu'un travail de numérisation est en cours au CAC, le centre algérien de la cinématographie. Une reconstitution d'un fond d'affiches serait donc en pleine élaboration. M. Hamlaoui suggère toutefois aux autorités chargées de la promotion des activités culturelles, la mise en place, comme jadis, de panneaux, installés à certains endroits de la ville, et servant de support exclusif à l'annonce d'évènements culturels dont les activités de la cinémathèque. En attendant, la salle de répertoire de Béjaïa serait à même de confectionner elle-même dans un premier temps les affiches des films projetés en reproduisant sur format A4 des téléchargements sur le net. On entre dans la salle. Elle a fait peau neuve. Tout est nickel. Des escaliers dont le dallage est refait en marbre plongent vers une ambiance underground que confère une allure marine feutrée. Ecran énorme et des murs satinés bleuâtres. L'air frais est diffus grâce à cinq armoires de climatisation. Les 300 sièges sont carrément remplacés par des fauteuils confortables. Le son Dolby Stéréo est rendu suround grâce à une multiplicité des enceintes installées dans la salle. Avec la fidélité pour le son, sied une projection de l'image parfaite. L'équipement installé se compose pour cela d'un projecteur neuf de 35 mm et un vidéo projecteur 15 mm de qualité récente. Une salle attenante, cachée derrière l'écran fait office de centre de documentation multimédia. Le centre est doté de plusieurs pupitres de PC, et une bibliothèque y est en train de se constituer à partir de fonds documentaires fournis par les journées cinématographiques et les rencontres que la salle a abritées et à partir de duplications livrées par la cinémathèque d'Alger. La toilette et l'équipement auront coûté la bagatelle de plus de 70 millions de dinars. Il s'agit désormais de remplir la salle. Pour cela M. Hamlaoui est d'accord que cela ne peut se faire rien qu'avec le film classique. «Ce dernier exclut une grande partie des cinéphiles». Des commandes de films en première vision seront passées auprès des distributeurs privés. Avec les rencontres, il faut compter les ciné clubs (avec une formule d'abonnement spécifique aux lycéens et étudiants). Régi dans le carnet de bord du CAC, des échanges de programmes feront le tour avec les autres salles de répertoire du pays. Et, on annonce d'ores et déjà pour les tous prochains jours, la reprise du cycle pour enfants.