Une plainte a été déposée contre les anciens gestionnaires de la défunte agence foncière communale d'El Marsa, à l'extrême nord-ouest de la wilaya, nous ont appris des sources sûres. L'action des pouvoirs publics fait suite, apprend-on, aux réclamations de citoyens n'ayant pas obtenu leur lot de terrain sur le rivage d'El Marsa et d'El Guelta, malgré le règlement opéré dans ce sens, depuis plusieurs années, auprès de ladite agence. On veut non seulement déterminer la destination de la somme de 1,2 milliard de centimes reçue dans ce cadre, mais aussi connaître les raisons qui ont poussé les responsables incriminés à encaisser une telle somme sans fournir la moindre parcelle aux demandeurs. Il s'est avéré par la suite que les terrains promis n'étaient pas disponibles en raison de la saturation du tissu urbain réservé à cet effet. Lors de sa récente session, l'Assemblée populaire de wilaya a stigmatisé la gestion de ce dossier et procédé à la constitution d'une commission d'enquête pour faire la lumière sur cette affaire. L'APW a dû en outre approuver, sur le budget primitif de 2006, l'affectation d'une enveloppe financière pour le remboursement des plaignants. Le cas d'El Marsa, conjugué avec les irrégularités constatées dans les autres agences dissoutes, justifie aux yeux de l'opinion publique et de l'administration locale le transfert, depuis quelque temps, de leur gestion à la nouvelle agence de wilaya, qui est dirigée par un directeur de l'exécutif de wilaya. Celui-ci, selon certaines indiscrétions, a hérité d'une situation catastrophique sur les plans administratif et financier. « Des habitations ont été construites et des lotissements attribués depuis fort longtemps sans que leurs bénéficiaires soient régularisés administrativement. Ces cas sont légion à travers la wilaya », affirment nos sources. En tout cas, ces pratiques renseignent sur la gravité du problème et les dysfonctionnements qui ont caractérisé les services en charge de cet épineux dossier du foncier dans la région. Un patrimoine qui a connu une consommation effrénée et anarchique au point qu'il n'existe même pas de parcelles pour la réalisation d'équipements publics, notamment au chef-lieu de wilaya.