L'assemblée générale des travailleurs du Complexe de Machinisme agricole (CMA), prévue samedi dernier, n'a pas eu lieu finalement. Toutefois, près de deux cents ouvriers se sont réunis en présence du Pdg du complexe afin de « débattre de la situation de l'entreprise et d'établir un échéancier pour le lancement effectif du plan de construction pour l'exercice 2006 ». Lors de cette rencontre, qualifiée d'« informelle » par des syndicalistes, la dissolution « éventuelle » du syndicat et du comité de participation (CP) de l'entreprise a été mise en avant par les ouvriers ayant pris part à ce conclave. Selon le chargé de l'organique du syndicat d'entreprise, « il est tout à fait normal que les travailleurs s'inquiètent du devenir de leur entreprise. Cependant, toute dissolution ou renouvellement des organes représentatifs doit être soumis à l'appréciation des travailleurs syndiqués d'abord et supervisés ensuite par les instances syndicales locales et nationales de l'UGTA ». Pour lui, la raison principale du mécontentement observé ces derniers jours au niveau de l'entreprise a surtout trait au retard enregistré dans le lancement du programme de production de 2006. Ce programme, indique t-il, comprend notamment un plan de charge pour la réalisation de pas moins de 400 moissonneuses batteuses/an (de 2006 à 2009) dans le cadre d'un ambitieux plan de renouvellement du parc national de machines agricoles, décidé par un comité interministériel (CIM). Et d'ajouter : « nous sommes le 14 janvier est nous n'avons encore rien vu de palpable. Pour nous, ce ne sont que de simples déclarations , nous voulons du concret ». Pourtant, dans le cadre des prévisions du programme de fabrication de l'exercice 2006 et en conformité avec les orientations du plan d'activité globale (PAG), communiquées aux chefs d'ateliers par le direction générale, il est clairement spécifié la prochaine mise en production de 200 moissonneuses batteuses, 500 ramasseuses-presses, 600 faucheuses et 600 chariots. réviser le système de leasing Le Pdg de l'entreprise, M Alloua Bachir, estime pour sa part que « ledit programme existe réellement et que le dossier technico-financier serait actuellement sur le bureau du chef du gouvernement ». Voulant se montrer rassurant, il affirme que dans un délai de 10 jours, « il sera possible d'y voir plus clair », tout en rappelant qu'en juillet 2003, la chefferie du gouvernement a accordé des plans de construction et de commercialisation aux entreprises relevant du portefeuille de la SGP Equipag. Le plus important, fera t-il remarquer, est de « pallier au problème de la mévente des produits du CMA et de réviser le système de leasing actuellement en place mais qui se trouve être des plus bureaucratiques et où l'on croise beaucoup d'intermédiaires dans la chaîne de commercialisation ». « Globalement, en termes de méventes il y'a facilement 90 milliards de centimes de produits qui attendent d'éventuels acquéreurs. Pour le CMA, la mévente a une incidence directe sur le découvert et la trésorerie de l'entreprise », dira t-il en suggérant une intervention indirecte des pouvoirs publics à travers un dispositif de subvention en direction des exploitants agricoles que le fond de développement de l'agriculture (FNDRA) est en mesure de couvrir financièrement. A noter que 170 moissonneuses batteuses (sur les 200 produites) ont été écoulées sur le marché par le CMA en 2004 tandis que seulement 17 (sur les 150) ont pu être vendues en 2005. A ce jour, les produits invendus sont stockés dans plusieurs entrepôts appartenant à la PMAT, principalement à Birkhadem, Oran, El Harrach, Boussaâda et Constantine. Concernant la dissolution du syndicat et du CP, M Allaoua a fait savoir, sans trop de commentaires, que « c'est un problème syndico-syndical qui ne relève pas de [ses] prérogatives. »