Cinq milliards de dinars est la somme levée auprès d'investisseurs institutionnels par le groupe Cevital au titre de son emprunt obligataire, à options intégrées, dont le visa de la Cosob a été obtenu le 21 décembre 2005. C'est ce que le président-directeur général du groupe, Issaad Rebrab, a annoncé, hier, à l'hôtel El Aurassi (Alger), lors d'un point de presse animé conjointement avec le PDG du CPA, M. Djellab, le président de la Cosob, Ali Sademi, le président de Strategica, M. Siagh, et le secrétaire général du Trésor. (Suite page 7) Selon le patron de Cevital, les fonds récoltés serviront à assurer le financement d'une partie du plan d'investissement de l'entreprise, dont le montant global est estimé à plus de 90 milliards de dinars entre 2005 et 2010. Pour cette opération, première du genre à être lancée par une entreprise privée en Algérie, le CPA a été la banque chef de file et le bureau d'études Strategica le conseiller financier de Cevital. L'émission obligataire de l'entreprise comprend deux tranches. La première est constituée d'obligations au coupon de 3,75% échéant dans 5 ans, encaissable par anticipation, au gré du détenteur à l'échéance de 3 ans. La seconde tranche est constituée d'obligations au coupon de 4,00% échéant dans 6 ans, encaissable par anticipation, au gré du détenteur à l'échéance de 4 ans. Lors de cette émission, le taux de rendement moyen des titres émis a été de 3,67% pour la tranche de 5 ans à 3 ans, et de 3,80% pour la tranche de 6 à 4 ans. Selon les responsables du groupe Cevital, les offres présentées par les souscripteurs dépassaient de 30% le montant de l'émission. Il s'agit, en l'occurrence, des épargnants institutionnels que sont le CPA, la CNEP Banque, la BEA, la BNA, Société Générale Algérie, la compagnie d'assurance CAAR, BNP Paribas, la BADR et la CAAT. Selon la notice d'information approuvée par la Cosob, le plan d'affaire de Cevital prévoit des investissements dans le cadre de « la consolidation de sa position sur le marché et l'intégration de ses activités dans le domaine de l'agroalimentaire en amont et en aval ». Il prévoit également des investissements majeurs pour développer l'activité de verre plat et lancer une unité de fabrication de panneaux préfabriqués destinés à la construction de logements. Ce plan d'investissement engendrera un chiffre d'affaires devant dépasser, selon les prévisions du groupe, 150 milliards de dinars en 2010. Pour ce qui est des garanties, l'emprunt obligataire est couvert par des sûretés (hypothèques et nantissement) sur des terrains, immeubles et équipements d'une valeur de 9,6 milliards de dinars couvrant 192% de l'emprunt. Le patron de Cevital a indiqué, hier, que le succès de cette émission reflète « la réussite du secteur privé et celle des partenaires ayant accompagné l'entreprise dans cette opération », en l'occurrence le CPA, Strategica et la Cosob. Pour sa part, Ali Sademi soulignera que cet emprunt obligataire émis par Cevital revêt une importance particulière, en ce sens qu'il a été initié par une entreprise privée, brisant ainsi l'idée que le marché financier national est l'apanage des entreprises publiques. Le premier responsable de la Cosob ne manquera pas, cependant, d'appeler les entreprises émettrices à s'intéresser à la Bourse en affirmant que « le marché obligataire se développe en déconnexion du marché boursier ». Il annoncera, à ce propos, que des mesures seront bientôt prises par la Cosob en vue d'alléger l'accès à la Bourse. Le même responsable fera remarquer également qu'au vu des développements que connaît le marché obligataire, une meilleure organisation et une plus grande transparence doivent y régner. Et d'ajouter : « C'est un marché porteur de risques, ce pourquoi il doit être sécurisé dans l'intérêt de tout le monde. Nous ne voulons pas que l'investisseur soit déçu. »