Selon une étude scientifique, ces limites à l'accés aux droits aux soins ont une incidence directe sur l'état de santé des sidéens Annaba. De notre bureau L'accès aux soins des malades vivant avec le VIH /sida et des personnes issues des groupes les plus exposés au VIH que leur garantissent les différents textes juridiques et législatifs du pays est souvent refusé en Algérie. C'est en substance la conclusion à laquelle sont arrivés les juristes et référents de l'association Anis de lutte contre les Ist/Sida à l'issue d'une étude, la première du genre en Algérie. Décrire le contexte ayant motivé l'implémentation des services juridiques liés au VIH en Algérie ; Mesurer l'étendue et leur disponibilité auprès des populations et enfin dresser la liste des obstacles à leur évolution sont les objectifs de cette étude. «Ces limites à l'accès aux droits aux soins et à la prévention ont une incidence directe sur l'épidémie du VIH/sida en Algérie. Ainsi, si la prévalence nationale de cette maladie est bien inférieure à 1%, elle est de 4% chez les travailleuses du sexe, de 7 à 10 % chez les homosexuels, alors qu'on l'estime à 30% chez les usagers de drogues injectables», alerte le rapport sur le grave impact sur le cours de l'épidémie. Et si les droits aux soins et à la prévention, sans aucune forme de discrimination, sont garantis dans la Constitution, par la loi sanitaire et par les différents textes juridiques et législatifs du pays, des inégalités sont souvent rencontrées sur le terrain. «Il s'agit d'attitudes individuelles de stigmatisation et de discrimination envers les malades qui vivent avec le VIH d'une part et les personnes issues des groupes marginalisés de l'autre», explique le même document. Dans ce cadre, des dizaines de malades du sida sont annuellement victimes de situation de refus de soins dans des structures aussi bien publiques que privées à travers le pays, malgré les correspondances répétées du ministère de la Santé dans ce sens. Même constat lorsqu'il s'agit d'une demande de dépistage où d'une consultation d'IST où le jugement au faciès est largement appliqué. «De telles attitudes du personnel de santé sont souvent motivées par la peur de la contamination ou l'ignorance de la maladie. Aussi, il est admis en Algérie que le traitement antirétroviral est pris en charge par l'Etat et de récurrentes et graves pénuries sont régulièrement constatées à travers le pays», abondent les auteurs du rapport. Pour réduire l'écart entre les textes de loi et le comportement discriminatoire du personnel de la santé, les rédacteurs de ce rapport préconisent : «l'implémentation de services juridiques liés au VIH. Si le concept est encore nouveau en Algérie, des collectifs de juristes installés à Annaba et Oran assistent les malades et les personnes issues des groupes exposés pour un plein accès aux soins et à la prévention».