Une action en justice contre le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière va être intentée par les malades atteints du VIH/sida suite à la pénurie des antirétroviraux à laquelle ceux-ci font face depuis des mois. « M.M. Taleb Adel et Ayad Zine El-Abidine, avocats et membres de l'association nationale de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le sida et de promotion de la santé (AnisS) sont en train d'étudier le lancement d'une procédure judiciaire au nom des malades », a déclaré, hier, Dr. Scander Abdelkader Soufi, le président de AnisS, basée à Annaba. Initiative de cette dernière, cette action qui est coordonnée avec l'association « APCS » d'Oran, reste ouverte à l'ensemble des ONG thématiques et pour la défense des droits des personnes vivant avec le VIH/sida. Le président de AnisS, qui fait de la défense d'accès des malades au traitement une priorité fondamentale, réitère à ce propos : « Une rupture nationale d'antirétroviraux, médicaments spécifiques aux personnes vivant avec le VIH/sida est constatée depuis plus de deux mois en Algérie. Cette situation alarmante met en danger la vie de centaines de personnes infectées et les prive d'une prise en charge adéquate. » Néanmoins, il fera part de l'intervention du ministère de la Santé à l'effet de mettre fin à cette pénurie d'antirétroviraux, qui seront de nouveau disponibles dès la fin de ce mois de juillet dans les 12 différents centres de référence de prise en charge du VIH/sida répartis sur l'ensemble du territoire national. Dans l'attente d'un tel dénouement, les personnes vivant avec la maladie se mobilisent et sollicitent le soutien des associations de lutte contre le sida en vue d'introduire une action en justice. « Au-delà des faits, il est malheureux de constater que cette situation ne constitue aucunement un précédent puisque de récurrents épisodes de rupture d'antirétroviraux sont vécus par les malades, invitant à une sérieuse étude des mécanismes et circuits d'approvisionnement et de gestion de ces médicaments vitaux ; il serait d'autre part judicieux de se pencher sur le faible taux d'accès des malades au traitement et nécessitant une intervention pluridisciplinaire de promotion du dépistage, de la médiation et de l'observance thérapeutique », estime Dr. Scander.