Les Archives de la révolution algérienne. Un ouvrage portant sur un ensemble de rapports internes, lettres et messages rassemblés et commentés par l'historien Mohamed Harbi. Paru en 1981 sous la forme d'une première édition française dans Jeune Afrique, il donne lieu, en 2010, à une seconde publication aux éditions algériennes Dahlab. Les lecteurs de ce livre d'histoire contemporaine y trouveront des documents «demeurés secrets pendants plusieurs années». La première partie du recueil porte sur la préparation de l'insurrection et la scission du MTLD. La seconde, elle, s'étale sur la révolution armée. Cette publication se veut ainsi un outil indispensable pour éclairer une «scène où règne la confusion». Une lecture à travers neuf chapitres où sont abordées toutes les composantes du mouvement national. Une approche inévitable, selon l'auteur, pour ne pas tomber dans le fatalisme historique. D'où l'intérêt d'étudier les alternatives proposées par le MNA de Messali Hadj et le parti communiste algérien, «Le FLN n'étant pas la seule voix possible pour l'Algérie quoi qu'on dise», affirme Harbi dans son livre. «Quand on aborde l'histoire de la révolution algérienne, tout devient d'une extrême complexité. Chargée de passions en France, elle a été sujette, en Algérie, aux interprétations tendancieuses de tous ceux qui veulent l'utiliser à leur profit. Malgré les nombreux travaux qui lui ont été consacrés, cette histoire reste donc lacunaire et peu comprise». C'est par ce passage que débute la lecture. Un passage où l'auteur met en avant les difficultés que nous avons à connaître, tout simplement l'histoire de notre pays. Il affirme toutefois que «Les archives de la révolution algérienne ne doivent pas être le monopole de gardiens jaloux, hommes de pouvoir ou opposants, qui gèrent le passé sans que personne ne soit en mesure de les contester». Il ne s'agit là que d'un moyen de rendre intelligible un devenir social que l'action quotidienne et les affrontements tendent à obscurcir. Pour sa part, Charles-Robert Ageron, l'historien spécialiste des questions algériennes et maghrébines, et auteur de la postface, estime toutefois que ce livre s'adresse aux jeunes Algériens comme aux jeunes Français qui ne savent de la guerre d'Algérie que ce que des passions partisanes ou une version officielle tentent d'accréditer.