Les derniers évènements qui ont secoué la localité de Chelghoum Laïd, wilaya de Mila, ne finissent pas de connaître des rebondissements. Le dernier en date est le lâchage par le bureau local du MRN de ses élus au sein de l'Assemblée communale. En outre, ces derniers, appartenant à l'aile restée fidèle à Djaballah, sont accusés d'inciter la population locale “à la désobéissance civile”. En effet, dans un communiqué daté du lundi 20 mars et diffusé jeudi dernier, le bureau communal du mouvement El-Islah de l'APC de Chelghoum Laïd se démarque “totalement des élus du mouvement El-Islah de l'APC de Chelghoum Laïd en signe de protestation contre leurs mauvaises intentions et actions ayant causé du tort à la collectivité”, selon les termes de la missive adressée au wali de Mila et signée par R. Boukersi. Selon les termes du même communiqué, les élus locaux d'El-Islah sont accusés d'avoir “appelé les responsables du mouvement associatif au niveau de la commune de Chelghoum Laïd à soutenir le projet de la construction de la tour administrative et de participer aux mouvements de protestation”. Pour rappel, l'APC de Chelghoum Laïd, la plus importante de la wilaya de Mila, est à majorité El-Islah. Dans un premier temps, la tutelle administrative a décidé de geler la construction d'une tour administrative, un projet initié et défendu par l'ex-maire islahiste. Dans un deuxième temps, ce dernier a fait l'objet d'une procédure de retrait de confiance. Une décision qui fait sortir dans la rue des dizaines de manifestants, rejetant la décision portant gel du projet de la tour et celle relative au retrait de confiance. De véritables émeutes ont alors éclaté dans la cité, et au moins 7 personnes furent inculpées lors d'un procès où le terme “manipulation” a été souvent évoqué. Enfin, dans une troisième étape, le wali a décidé de suspendre l'ex-maire de ses charges à la tête de l'APC à la suite des démêlés de ce dernier avec la justice dans des affaires de droit commun. Récemment, le président du mouvement El- Islah, de passage à Constantine, a affirmé à Liberté que l'ex-maire de Chelghoum Laïd est l'un des meilleurs cadres que compte le parti et que les moments difficiles qu'il traverse s'inscrivent dans le cadre d'une campagne qui vise El-Islah et son président. Entre-temps, avec la dernière sortie du bureau communal d'El-Islah de la localité de Chelghoum Laïd, deux nouvelles donnes viennent se greffer à la crise. La première est le divorce consommé entre les instances locales du parti et les élus locaux. La seconde est le passage des instances locales du parti, très bien implanté dans la wilaya de Mila, dans le camp des anti-Djaballah. M. K.