M. Marzouki, leader du parti de gauche nationaliste CPR, a confirmé, dans une conférence de presse, que des consultations avaient été engagées avec Ennahda. Les islamistes d'Ennahda «ne sont pas le diable» et «il ne faut pas les prendre pour les talibans de la Tunisie», a déclaré, hier, Moncef Marzouki, leader du parti de gauche nationaliste CPR, arrivé derrière Ennahda, selon des résultats partiels du scrutin du 23 octobre. «Non, non et non, ce n'est pas le diable et ensuite on ne pactise pas avec le diable. Il ne faut pas les prendre pour les talibans de la Tunisie, c'est quand même une fraction modérée de l'islamisme», a déclaré M. Marzouki en marge d'une conférence de presse à Tunis consacrée aux résultats de l'élection d'une Assemblée constituante. «Les lignes rouges, c'est encore une fois les libertés publiques, les droits de l'homme, les droits de la femme, de l'enfant et ça on ne pactisera jamais, jamais», a-t-il ajouté. M. Marzouki a confirmé, dans une conférence de presse, que des consultations avaient été engagées avec Ennahda. «Nous avons dit aux islamistes que nous sommes attachés à notre identité arabo-musulmane, mais que nous refusons l'exploitation de la religion comme moyen de dictature», a-t-il dit. «Nous voulons un gouvernement d'unité dans lequel nous jouerons un rôle important pour des réformes significatives», a-t-il poursuivi. «Nous sommes attachés aux valeurs de la démocratie et des droits de l'homme», a-t-il souligné, ajoutant que son parti refuserait d'entrer dans «des batailles idéologiques» et allait «défendre les droits des ouvriers et de la femme». Ancien opposant à Ben Ali, Moncef Marzouki, ancien président de la Ligue tunisienne des droits de l'homme, a longtemps vécu en exil en France. Son parti CPR a réalisé un bon score aux élections de la Constituante, selon des résultats encore partiels. Il compte obtenir «30 sièges», a précisé M. Marzouki. Les Tunisiens étaient appelés dimanche à élire une Assemblée constituante de 217 membres, qui sera chargée de rédiger une nouvelle Constitution et de former un nouvel Exécutif.