La compagnie américaine Novell, leader des solutions informatiques pour la gestion sécurisée des identités, le développement d'applications web et les services réseau multiforme, actif dans la communauté open source, mise sur l'Algérie comme tête de pont de la technologie Linux au Maghreb et veut donner ainsi un coup d'accélérateur au processus de démocratisation des NTIC dans la région. C'est ce qui a été confirmé, hier à Alger, lors d'une journée d'étude en présence de Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. L'entrée dans le programme Ousratic constitue un pas supplémentaire vers une forte contribution de Novell. Amnon Harman, vice-président de Novell, en se déplaçant personnellement en compagnie des seniors managers en charge des systèmes PC Linux à Alger pour faire cette annonce, confirme à la fois l'ambition affichée par l'Algérie de mener des projets de dimension internationale et la volonté de Novell de faire de ces mêmes projets un enjeu stratégique à son plus haut niveau. Il s'agit, pour les Américains, « d'une volonté réelle de s'impliquer dans le marché » et non « d'un engagement symbolique ». Boudjemaâ Haïchour a mis l'accent sur « la diversification des partenaires et le souhait de l'Algérie de devenir un pays émergent », et a rappelé que parmi les recommandations du groupe des 15, qui a tenu un atelier sur la e-gouvernance et l'industrie des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) et des contenus qui s'est déroulé en avril 2005 à Alger, figure une recommandation importante : « Explorer les possibilités offertes par l'option logiciel à code source ouvert. » Les facteurs qui militent pour la mise en œuvre de logiciels Open Source sont multiples : réduction des coûts, transparence vis-à-vis de la technologie, gestion de la sécurité et des risques et raccourcissement des délais de mise sur le marché. Leur croissance rapide, ces dernières années, a permis à la concurrence de s'installer avec Linux, Apache, MySQL, JBoss et autres technologies de pointe. Les clients ont ainsi toute la latitude pour décider de leurs choix technologiques. Revenant sur l'opération Ousratic, le ministre a affirmé : « Elle souffre de quelques lenteurs, mais cela ne veut pas dire que nous ne voulons pas aller vers la concrétisation de ce projet. Elle a commencé. Elle se réalisera. Les responsables des banques se réuniront au siège de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef) pour booster cette opération. Il y a eu un engagement cadre qui a été signé, ce n'est donc pas une opération improvisée, mais le fruit d'une maturation. C'est une option arrêtée au niveau de l'Etat, annoncée, d'ailleurs, par le président de la République en plein Sommet mondial sur la société de l'information (SMSI). » Un conseil interministériel est prévu pour donner la dynamique nécessaire à la bonne marche de cette opération. Le ministre a annoncé également qu'une réunion aura lieu, début février, entre le chef de projet du cyberparc de Sidi Abdellah avec les partenaires et les ambassadeurs accrédités dans notre pays pour constater l'état d'avancement des travaux.