Le complexe Saidal d'antibiotiques de Médéa a d'ambitieux programmes pour son développement. Implanté dans la zone industrielle de Oued Harbil, à 10 km à l'ouest de la ville de Médéa, ce complexe est le plus important au niveau national pour ce qui est de la fabrication des antibiotiques. Ayant un effectif de 1060 travailleurs, il serait aussi le plus grand à l'échelle arabe et africaine (31 hectares). Ses responsables s'attendent à une évolution de 30% en 2011 par rapport à 2010. Leader dans la fabrication des antibiotiques pénicilliniques, le chiffre d'affaire de ce grand complexe était à 2 milliards 800 DA en 2010. Ce chiffre va atteindre, selon le PDG du complexe, les 3 milliards de DA en 2011. «On a déjà dépassé nos prévisions au 30 septembre 2011», insiste, l'air fier, Mohamed Hamouche, PDG de la filiale antibiotique de Saidal. En dépit de sa vocation dans la fabrication des antibiotiques, la filière Saidal de Médéa mettra dans quelques mois sur le marché une nouvelle gamme dédiée à la cardiologie. «Notre filière produit une cinquantaine de gammes dont la moitié est dédiée aux antibiotiques. Nous produisons aussi des anti-inflammatoires et des antidouleurs. A partir de 2012, nous allons opter pour la gamme cardio vu la forte demande de médicaments traitant les maladies cardiovasculaires et l'augmentation des pathologies liées aux maladies du coeur en Algérie », ajoute le PDG du complexe d'antibiotiques de Médéa. Ce complexe produit, selon notre interlocuteur, 50 millions d'unités (boites) par an. Ce chiffre va augmenter pour atteindre, d'ici quelques années, 80 millions d'unités. «Le marché du médicament est attractif en Algérie. On doit maintenir notre position de leader à travers de nouveaux investissements. Il y aura une nouvelle extension de l'usine, de nouveaux équipements. Nous faisons alors de notre mieux pour satisfaire la demande locale et parfois même internationale. Dans ce sens, nous exportons vers de nombreux pays africains suite à des soumissions à des avis d'appel d'offres internationaux. Le bon rapport qualité-prix de nos produits fait qu'on arrive, le plus souvent, à décrocher des marchés facilement dans ces pays », nous informe-t-il. En dehors de l'attractivité du secteur du médicament en Algérie, l'encouragement par les pouvoirs publics du médicament générique et la décision d'interdire l'importation de médicaments fabriqués localement ne sont pas sans conséquences positives sur la santé financière de Saidal. «Ce sont des mesures qui nous ont énormément motivés», renchérit notre interlocuteur, avant de poursuivre : «Nos médicaments n'ont rien à envier à ceux fabriqués par les firmes internationales. Ils sont le même effet et sont nettement moins chers».