Les commerçants du marché couvert 8 Mai 1945 de Bab Ezzouar ont observé, hier, une grève pour dénoncer « la décision du gérant des lieux d'augmenter le montant du loyer sans les aviser ». Les protestataires, au nombre de 450, se sont ainsi regroupés devant la sûreté urbaine de Bab Ezzouar. Par cette action, ils ont tenu aussi à marquer leur solidarité avec deux commerçants convoqués par la police. Selon les grévistes, le gérant du marché du 8 Mai 1945 aurait décidé de relever le montant du loyer à 10 000 DA avant de se raviser. Devant la pression des commerçants, soutient-on, il reverra en effet ses prétentions à la baisse. Le gérant finira ainsi par stabiliser le coût du loyer à 7000 DA. Malgré cela, les commerçants craignent que le gérant revienne à la charge. A signaler que dans le contrat signé avec les commerçants, ce gérant s'était engagé à ne pas revoir le coût de la location. Aussi, la décision évoquant une hausse des loyers, placardée sur les murs du marché, a vite suscité la colère des commerçants. Ces derniers ont fait savoir leur opposition à cette décision une première fois à la veille de l'Aïd. Les raisons qu'aurait invoquées le gérant pour justifier la hausse du loyer seraient, à en croire les 450 vendeurs, liées à « la nécessité impérieuse de procéder à des travaux dans le marché ». A signaler que le gérant, dont le bureau est dans l'enceinte même du marché, est resté injoignable durant toute la journée d'hier. Il aurait néanmoins déclaré à un confrère que « l'augmentation, dont parlent les commerçants, n'est qu'une rumeur colportée par des voix insidieuses ». Dans le feu de la colère, les commerçants en grève précisent que le gérant a procédé à la construction de magasins pour une durée de plus de quatre mois, ce qui a « lourdement sanctionné » leurs affaires. Des constructions, disent-ils, dont « les finitions ont été réalisées par les commerçants eux-mêmes et sans l'aide de l'administration du marché ». Un marché « toujours en chantier », s'insurgent-ils. En plus des problèmes d'hygiène et d'espace (le marché est exigu), les protestataires ajoutent que l'insécurité règne en maître sur leur lieu de travail, ce qui les oblige à fermer tôt. C'est ainsi d'ailleurs que dans une plateforme de revendications transmise le 14 janvier au gérant, les commerçants ont exigé que les horaires de travail soient plus flexibles. Ils ont demandé aussi la réduction de la durée des redevances à 6 mois. Affaire à suivre.