La Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) accuse un découvert de 3 milliards de dinars. Elle détient une créance envers les hôpitaux qui s'élève à 20 milliards de dinars. Une restructuration de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) est en cours de négociation au niveau du secrétariat général du gouvernement (SGG). L'avant-projet de décret préparé par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière propose une restructuration de l'établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) pour «une meilleure organisation et distribution des médicaments de base», a déclaré Djamel Ould Abbès lors de son intervention à l'APN, la semaine dernière. Le texte en question prévoit donc de nouvelles mesures qui permettront à la PCH de retrouver sa vocation, à savoir l'approvisionnement des hôpitaux et la constitution de stocks de médicaments pour une période de six mois, notamment pour les produits de base destinés aux structures hospitalières. La PCH bénéficiera donc d'une subvention de l'Etat pour le financement des programmes de prévention contre les maladies transmissibles, telles que la tuberculose, le sida, le paludisme. Les structures de santé n'auront plus à débourser de leur budget pour s'approvisionner en ces produits, puisque la PCH les aura déjà payés. Les subventions de l'Etat permettront également la prise en charge des maladies non transmissibles, en nette progression en Algérie. Ces financements permettront à la PCH d'approvisionner les structures hospitalières pour la prise en charge des maladies chroniques établies dans le cadre des programmes nationaux qui sont au nombre de 30. Par ailleurs, l'avant-projet de décret élargit le champ d'intervention de la PCH, et son nouveau statut lui permettra d'importer tous les médicaments sous toutes leurs formes. Désormais, l'EPIC peut intervenir pour approvisionner le marché de ville (les officines) à travers les grossistes en cas de problème d'indisponibilité de n'importe quel produit pharmaceutique. La PCH pourra également intervenir pour le compte d'un établissement en cas de difficultés. Il s'agira, par exemple, de l'importation de vaccins pour le compte de l'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) en cas de problème financier ou autre. Avec la nouvelle restructuration, la PCH disposera d'une plus grande marge de manœuvre pour une meilleure gestion de l'établissement et de la distribution du médicament. Ce qui lui permettra aussi d'être moins endettée qu'elle l'est actuellement auprès des fournisseurs nationaux et étrangers, d'où les ruptures importantes de stock en médicaments dans les établissements de santé. Rappelons que la PCH a, à son actif, un découvert de 3 milliards de dinars, alors que la dette des hôpitaux envers la PCH est estimée à 20 milliards de dinars. C'est un sérieux problème dans lequel se débat la PCH, qui se voit refuser par certains producteurs nationaux de livrer des bons de commandes tant que les créances n'auront pas été honorées. Le cas des solutés massifs est édifiant. Des ruptures de stocks dans les hôpitaux avaient pénalisé les malades, alors que des quantités importantes de ces produits étaient disponibles au niveau des fournisseurs et des producteurs algériens. Ce problème de créances trouve son origine dans les nouvelles mesures du code des marchés publics. La lenteur dans l'exploitation des dossiers au niveau de la commission des marchés serait à l'origine de toutes ces difficultés. D'ailleurs, les appels d'offres dont l'ouverture des plis s'est faite en mars dernier sont à ce jour non encore attribués pour plusieurs raisons, dont les problèmes financiers.