Un appel d'offres national et international pour l'approvisionnement en médicaments a été lancé le 30 janvier dernier, mais il risque d'être infructueux. Au moment où le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, ne cesse de rappeler que le gouvernement a débloqué 10 milliards de dinars pour lutter contre la pénurie de médicaments, 230 produits sont introuvables dans les pharmacies. Le problème est tout aussi important au niveau des hôpitaux. Une nouvelle pénurie s'annonce déjà pour cette année sachant que de nombreux programmes à l'importation n'ont pas été signés par le ministère de la Santé dans les temps et les producteurs nationaux n'ont pas honoré leurs engagements suite à l'interdiction de certains produits à l'importation. La situation risque de s'aggraver puisque la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) est réellement en difficulté. Un appel d'offres national et international pour l'approvisionnement en médicaments a été lancé le 30 janvier dernier mais il risque d'être infructueux. Les lignes de crédits ouvertes entre juillet et août 2010 semblent être épuisées et la PCH se retrouve avec un découvert de près de 3 milliards de dinars. Ce qui ne lui permettra pas pour le moment de s'approvisionner auprès des fournisseurs étrangers puisque la loi exige l'ouverture d'une lettre de crédit et le payement dans les 59 jours. Dans le cas contraire, la sélection des fournisseurs et les commandes de produits ne peuvent intervenir qu'au courant de l'année 2010. Le problème se pose également auprès des fournisseurs nationaux. Ces derniers crient à la discrimination qu'ils subissent en terme de payement. «La PCH ne paye qu' au bout de 180 jours et plus et de nombreuses commandes sont à ce jour restées impayées. On ne peut pas fournir la PCH tant que les anciennes commandes ne sont pas honorées », nous confie un groupe de producteurs. «La PCH est en cessation de payement », signalent-ils avant de s'interroger «où sont passés les 10 milliards de dinars débloqués du fonds d'urgence de l'Etat». Interrogé à ce propos, le directeur de la Pharmacie centrale, Delih, signale que la PCH détient un stock de six mois de médicaments d'une valeur de 7 milliards de dinars. Il confirme l'existence d'un découvert bancaire pour le lancement de lettres de crédit pour l'approvisionnement des médicaments comme cela est exigé par la loi mais des discussions sont en cours avec la banque concernée. «Nous attendons le recouvrement d'une somme de 5 milliards de dinars auprès des hôpitaux pour qui le crédit s'étale sur 365 jours et plus. Une réunion regroupera au courant de cette semaine les représentants de la banque et de la PCH pour procéder au déblocage de la situation», a-t-il déclaré. A noter que la dette des hôpitaux publics est estimée à 17 milliards de dinars. Une instruction a été donnée par le ministre de la Santé à tous les directeurs afin de s'acquitter de leurs dettes. Comme il a exigé d'eux de s'approvisionner uniquement auprès de la PCH. Une instruction qui reste encore verbale.