La PCH n'est pas en mesure d'assurer l'approvisionnement et maintenir un stock de sécurité de médicaments. La question de la pénurie de médicaments continue encore de faire couler beaucoup d'encre et, visiblement, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n'est pas arrivé à étouffer dans l'oeuf ce problème qui nuit à la santé des malades. Le Dr Cherif Dellih, directeur général de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH), vient confirmer que le secteur de la santé n'est pas au bout de ses peines.«Compte tenu des dysfonctionnements financiers auxquels elle est confrontée, la PCH n'est pas en mesure d'assurer l'approvisionnement et maintenir un stock de sécurité de médicaments pour une durée de six mois», a-t-il expliqué dans une déclaration à l'APS. En effet, ces dysfonctionnements dont parle le responsable sont directement liés aux difficultés rencontrées par les responsables des établissements hospitaliers à payer leurs factures. Ces dettes estimées à pas moins de 13 milliards de dinars, sont le résultat d'un budget de fonctionnement qui ne leur permettra de s'approvisionner en médicaments qu'à partir du second trimestre de l'année. Ajoutons à cela les dispositions de loi sur les marchés publics auxquelles ils sont soumis. «Les structures hospitalières ne sont pas sommées de s'acquitter des créances de la PCH d'où la difficulté pour celles-ci d'en assurer l'approvisionnement», notera ce responsable qui propose que ces dispositions de loi ne s'appliquent pas aux médicaments, comme solution d'urgence. «Les médicaments ne doivent pas être soumis aux mêmes dispositions que celles imposées aux autres produits», a-t-il préconisé. Le Dr Dellih a toutefois souhaité que l'établissement qu'il gère puisse être doté de moyens financiers suffisants afin qu'il puisse assurer pleinement sa mission. Tout en rappelant qu'il n'existe aucun établissement étatique chargé d'assurer la disponibilité de médicaments dans le cas où les opérateurs privés auprès desquels la PCH s'approvisionne enregistrent une défaillance en la matière, le patron de la PCH propose aux pouvoirs publics d'assigner une nouvelle mission à son établissement: celle de l'importation «en vue d'éviter les ruptures répétées», justifie Dr Dellih. Le ministère de tutelle saura-t-il extirper le mal à la racine?