La tension est montée d'un cran, hier, à la faculté des sciences de l'université M'hamed Bougara de Boumerdès (UMBB). Des centaines d'étudiants ont bloqué l'accès à la faculté en signe de protestation contre le durcissement des mesures de rachat et du système de notation adopté lors de la correction des bulletins des examens de rattrapage. Les protestataires réclament l'allégement des mesures d'admission en année supérieure et le traitement des recours déposés après l'affichage des résultats définitifs. Quelques-uns parlent de «sabotage» et accusent l'administration et certains enseignants d'«avoir tout fait pour les faire échouer à la fin de l'année». «Nous avons eu des notes catastrophiques. Et je crois que cela a été fait exprès en guise de châtiment pour les actions de protestation que nous avions observées durant l'année écoulée», lance un étudiant en première année de mastère en infotronique, qui se plaint des problèmes liés au manque d'enseignants dans certains modules tels que microcontrôleur, microprocesseurs ou système embarqué et leurs conséquences sur leur cursus. D'autres étudiants en 2e année sciences de la matière parlent de deux de leurs camarades uniquement qui ont réussi à accéder en 3e année dans la filière physique. «La plupart d'entre nous avons eu 6 et 7 de moyenne. Les sujets d'examen étaient très difficiles. Le barème des corrections a été établi de sorte à ne permettre à aucun d'avoir plus de dix. Et comme cela n'aura pas suffi, on a modifié les coefficients et ignoré nos recours», déplorent-ils, avant de préciser que la majorité des étudiants de leur filière avait déjà refait l'année au moins une fois. La colère est perceptible. Les protestataires dénoncent par ailleurs «l'abus de pouvoir de l'administration et les anomalies» constatées dans les listes des notes affichées après la fin des examens de rattrapage. «On nous a affiché deux listes différentes : une au niveau de notre département et une autre à l'ex-INGM, où nous étudions certains modules. Et cela a été fait dans le but de créer la pagaille et de réduire le nombre de lauréats», s'indigne un étudiant en 2e année génie électrique. Les grévistes précisent avoir désigné une délégation qui a soumis leurs revendications aux responsables de la faculté. Ils n'écartent pas de recourir à d'autres actions si aucune décision n'est prise pour répondre à leurs doléances.