Les éléments de la Brigade mobile de la police judiciaire de Dar El Beïda (division est) ont mis la main, dimanche dernier, sur l'auteur présumé du jet de pierre qui a coûté la vie à un machiniste de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF), le 4 septembre dernier. Il s'agit de H. K., un mineur âgé de 17 ans et habitant dans les environs de la gare d'El Harrach. Celui-ci est un repris de justice et a déjà séjourné à trois reprises dans un centre de rééducation (Bouira, Blida et Médéa). Au moment de son arrestation, à El Harrach, 24 heures après l'incident, le mineur en question avait sur lui une arme blanche. Il a été traduit devant le tribunal d'El Harrach et a été entendu en présence de son père. En début d'après-midi d'hier, cette institution judiciaire a prononcé la détention préventive du présumé agresseur. Au cours d'une conférence de presse animée hier au siège de la Sûreté de wilaya d'Alger, le commissaire de la division est de la police judiciaire et le responsable de la communication de la Sûreté de la wilaya d'Alger ont expliqué que « l'arrestation du présumé auteur s'est faite le lendemain même de l'agression ». « L'appel à témoins que la presse écrite et la radio El Bahdja ont diffusé à la suite de la mort du machiniste nous a été d'un grand apport. Après recoupement des appels, nous sommes tombés sur des éléments d'information concordant avec le profil de l'auteur présumé », a expliqué le responsable de la communication de la Sûreté de wilaya d'Alger. « Un acte criminel » Il a ajouté qu'« un poste de commandement a été mis sur pied au niveau de la Sûreté de wilaya juste après l'incident ». La mission de cette structure, a-t-il encore précisé, « était de coordonner le travail entre la Sûreté publique, la section investigation, le Gmac, la police judiciaire et les unités de recherches en civil ». Prenant la parole, le chef de la division est de la police judiciaire de Dar El Beïda explique, pour sa part, que « l'auteur présumé a jeté la pierre à une quinzaine de mètres de la gare. Il s'est placé sur une colline donnant sur la gare. De là, il a touché la victime sur le côté gauche du visage ». Le train que conduisait la victime, rappelle-t-on, devait rallier Khemis El Khechna, dans la wilaya de Boumerdès, à partir de la gare centrale d'Alger. « Aussitôt, poursuit le conférencier, l'assistant du machiniste a tiré le frein d'urgence pour évacuer la victime. Mais en arrivant à l'hôpital Zmirli, le conducteur-mécanicien avait déjà rendu l'âme. » Quel a été le motif de cette agression ? « Il s'agit d'un acte criminel ! », juge le conférencier pour qualifier ce qui s'est passé. Il a indiqué que ceux qui jettent des pierres sur les trains notamment ceux transportant des marchandises ne pratiquent pas cela comme un jeu. Ils le font souvent pour piller. « Dans le cas des trains transportant des céréales, par exemple, les agresseurs jettent des pierres pour voler la marchandise et la revendre au marché noir. Le retentissement des pierres sur les wagons les renseigne s'ils sont vides ou pleins. Si les pierres font un grand bruit sur les wagons, cela veut dire qu'ils sont vides et quand c'est le contraire, cela veut dire qu'ils sont pleins. Dans le second cas, les agresseurs s'infiltrent à l'intérieur de la gare pour actionner les manettes des wagons et déverser leur contenu. Ensuite, ils volent le produit », ont mentionné les officiers de la police. Les gares sont-elles suffisamment sécurisées ? A cette question, les conférenciers feront remarquer que la DGSN « dispose de postes de contrôle dans toutes les gares de la capitale ». Ils ont rappelé à l'occasion que « des agents en uniforme et d'autres en civil veillent à la sécurité des lieux ». Pour mieux illustrer son propos, notre interlocuteur a mentionné que ces services ont procédé « tout récemment au démantèlement d'un réseau d'agresseurs à la Gare centrale de l'Agha », avant de préciser que le phénomène des agressions ne touche pas seulement les gares, mais pratiquement toutes les places publiques. Ils reconnaissent toutefois qu'il existe dans la capitale des points noirs. Et El Harrach en fait d'ailleurs partie. Pour lutter contre les agressions dans cette commune, l'on a annoncé que la Sûreté de wilaya d'Alger a mis en place un plan de sécurité spécial qui a permis l'arrestation de 93 personnes suspectes. Pour faire gagner en efficacité la lutte menée contre la criminalité urbaine, la Sûreté de wilaya d'Alger s'est, souligne-t-on aussi, dotée de troupes héliportées.