Les sélectionneurs des 16 équipes qui prendront part à la CAN 2006 en Egypte ont communiqué la liste des23 joueurs retenus, pour chaque team. De la lecture de ce document, il en ressort, globalement, que les effectifs n'ont pas subi trop de coupes par rapport à la dernière édition organisée par la Tunisie en 2004. C'est justement la Tunisie, vainqueur de la dernière phase, qui a reconduit le plus de joueurs ayant pris part au tournoi qu'elle a organisé il y a deux ans. L'entraîneur français Roger Lemerre a renouvelé sa confiance à 15 des 23 joueurs qui ont participé au sacre en 2004. Le Champion d'Afrique en titre a donc légèrement modifié sa composante, libéré les « has been » et injecté du sang neuf avec des jeunes aux dents longues. Les Tunisiens n'ont pas dérogé à leur ligne de conduite axée sur la continuité et la stabilité. Le vétéran Ali Boumenijel (gardien de but) fend vers la quarantaine. Les Brésiliens, naturalisés Tunisiens, Santos (Toulouse) et José Clayton (ex-Bastia) seront là. Selon les mêmes statistiques, le Togo, révélation de l'an 2005, talonne la Tunisie sur ce chapitre. Le Nigérian Stephen Keshi n'a pas révolutionné la sélection. Il s'est appuyé sur les professionnels évoluant en Europe... et qui étaient déjà là à la CAN 2002 organisée par le Mali. Quatre ans plus tard, on retrouve 14 survivants de la sélection togolaise qui n'a pas laissé une forte impression au Mali. La CAN servira de répétition générale aux camarades de Emmanuel Adebayor, qui vient de s'engager avec Arsenal pour quatre ans, en prévision de la Coupe du monde 2006 en Allemagne. Derrière le Togo, arrive le Sénégal qui a maintenu 13 des 23 éléments qui étaient en Tunisie. L'armada professionnelle conduite par Diouf (Bolton) tentera de faire oublier ses déboires en éliminatoires de la Coupe du monde. Le (mauvais) souvenir du Togo hante encore les nuits des Lions de la Teranga. Le Maroc, finaliste malheureux en 2004 face à la Tunisie, occupe la quatrième place dans cette catégorie. Les Lions de l'Atlas ont gardé la moitié de l'ancien effectif où l'on retrouve les cadres de la sélection El Kerkouri, Ouaddou (blessé lors du dernier match amical), Chamakh, Hadji, Zaïri (lui aussi blessé et incertain), sans oublier le retour du vétéran Noureddine Naybet, qui a attendu le départ de Badou Zaki pour réintégrer les rangs de la sélection chérifienne. Le Nigeria, lui aussi, a revu sa copie en maintenant sa confiance à 10 des 23 joueurs qui ont participé à la CAN 2004. En Tunisie, les Super Eagles sont passés à côté de leur sujet. Ils n'ont pas fait mieux en éliminatoires de la Coupe du monde 2006 où l'Angola les a coiffé sur le poteau. Le sélectionneur Egvanon a éprouvé beaucoup de difficultés pour rassembler les joueurs qu'il voulait. De nombreux internationaux nigérians jouant en Europe ont fermé leur téléphone pour ne pas participer à la CAN 2006 et faire plaisir à leur club employeur. L'Egypte, pays organisateur, et le Cameroun, les deux grands perdants de la poule de la mort dans les éliminatoires du mondial 2006, ont tourné la page de ce souvenir douloureux en tablant sur un renouvellement de leur effectif. Les Egyptiens et Camerounais ont gardé neuf joueurs seulement, qui étaient du voyage à Sousse. La Guinée n'a retenu que six joueurs du groupe précédent, alors que l'Afrique du Sud et la RD Congo ont gardé quatre unités du bloc qui ont participé à ce grand rendez-vous, il y a 24 mois. C'est deux sélections complètement rajeunies et qui compteront de nombreuses absences, à l'image de Shabani Nonda (RD Congo) et Mark Fish (Bafana Bafana). La Côte d'Ivoire, la Zambie et le Ghana, absents en 2004, compteront sur 8 et 6 survivants de la CAN 2002. L'Angola et la Libye ferment la marche avec des effectifs complètement remaniés par rapport à leur dernière participation à la CAN qui remonte à 8 ans pour les Palanca Negras et aux calendes grecques pour les Libyens.