L'idée a germé il y a trois ans : créer, dans le sillage des forums sociaux à travers le monde, le Forum social algérien (FSA). L'assemblée générale a eu lieu en décembre 2004, au siège de la fondation Friedrich Ebert, à Alger. « Des associations et des personnalités de la société civile participent au FSA. Le seul préalable exigé aux participantes est l'adhésion à la charte de Porto Allegre », indique le docteur Tahar Besbes, syndicaliste, membre du collectif d'animation et de coordination du FSA et membre également du comité de pilotage du Forum social maghrébin (FSM). Mais qu'est-ce qu'être altermondialiste en Algérie ? « C'est défendre l'Etat de droit, l'humanisme des réformes, et lutter contre les effets pervers du néolibéralisme sauvage et inhumain et contre la paupérisation à grande échelle. Lutter aussi contre la détérioration de l'environnement. Regardez la catastrophe dans la Mitidja », répond le docteur Besbes, évoquant l'avancée du béton et l'anarchie dans la plaine fertile. En l'état actuel, le FSA est en phase de construction. Des séminaires régionaux se poursuivent. Le FSA a, notamment, organisé des séminaires autour des questions d'actualité, telles que l'éducation ou les hydrocarbures. Cinquante délégués du FSA se rendront à Bouznika, au Maroc, du 27 au 28 janvier, dans le cadre de l'assemblée préparatoire à l'organisation du FSM. Deux représentants du FSA seront présents à la rencontre de Bamako, qui s'ouvre aujourd'hui. Un des vœux du FSA est d'organiser, en Algérie, une rencontre dans le cadre du FSM et même dans le cadre du FSA. « Mais dans un climat de fermeture et sous état d'urgence, toute autorisation sera refusée », regrette Tahar Besbes. « Mais nous n'allons pas cesser pour autant nos activités. On poursuit la sensibilisation et le brassage des acteurs sociaux », poursuit-il.