L'Unpef dénonce les manœuvres de certains syndicats qui veulent disposer de ces œuvres sociales et les gérer à leur guise. La gestion des œuvres sociales de l'éducation nationale continue de susciter de vives tensions entre les syndicats. Après la levée du monopole de l'UGTA sur le dossier, les organisations syndicales autonomes veulent mettre des «garde-fous» afin d'éviter de retomber dans les mêmes travers. Les autres syndicats affiliés à la centrale syndicale tentent, quant à eux, de maintenir le même schéma, demandant que cela se fasse par des représentants syndicaux désignés par leurs pairs. Démarche à laquelle les syndicats autonomes – dont l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) – se sont opposés, refusant qu'elles soient gérées de nouveau par des syndicats. Le désaccord est donc fondamental. «En partenariat avec nos collègues du Cnapest, nous avons mis en avant six principes, dont celui d'éloigner leur gestion des syndicats et de l'administration», a indiqué l'Unpef dans un communiqué rendu public avant-hier. Pour ce syndicat, il est impératif de «consacrer le principe des élections à la base, libres et transparentes, et sans faire prévaloir l'appartenance syndicale». Il défend également le principe d'«une solidarité nationale qui ne peut être réalisée sans les commissions de wilaya et la commission nationale». Autre proposition de l'Unpef : le droit aux syndicats de proposer aux commissions des programmes et projets sociaux qu'ils considèrent comme prioritaires. Il veut, en outre, que les syndicats aient droit de regard sur les procès-verbaux des délibérations, tout en plaidant pour que le contrôle et la surveillance soient du ressort des organismes spécialisés de l'Etat. L'Unpef dénonce les manœuvres de certains syndicats qui veulent disposer de ces œuvres sociales et les gérer à leur guise. «Sachant maintenant que leur projet d'être chargés de gérer les œuvres sociales a échoué, ces syndicats lancent une propagande sous le thème : un intérêt du travailleur, à travers laquelle ils demandent la décentralisation de leur gestion jusqu'au niveau des écoles moyennes et des lycées. Sachant que le décret présidentiel 303/82 régissant les dépenses des fonds des œuvres sociales ne le permet pas», a précisé le syndicat dans le même communiqué. Contestant le mode de gestion retenu jusque-là, l'Unpef dégage toute responsabilité sur des fautes qui auraient pour conséquence une mauvaise gestion. Ce syndicat est allé encore plus loin en instituant «le principe d'interdiction de participer aux élections des commissions de gestion des œuvres sociales» pour tous ses cadres, membres de bureaux de wilaya, de bureaux régionaux et du bureau national. «Nous rassurons l'ensemble des travailleurs de l'éducation, affiliés ou pas à notre syndicat, que nous sommes déterminés à faire aboutir notre projet, qui est aussi le vôtre, celui de garantir pour tous les travailleurs le droit de vote et le droit de se présenter, celui de choisir leurs représentants en toute liberté. Nous veillerons à ce que le vote se déroule dans un climat de transparence et de démocratie dans tous les établissements scolaires», a ajouté l'Unpef, assurant qu'elle ne ménagera aucun effort pour défendre «les droits des travailleurs de l'éducation en choisissant des personnes intègres, dignes de confiance». Les œuvres sociales de l'éducation représentent plus de 20 milliards de dinars en 2011. La gestion d'un tel fonds fait l'objet de toutes les convoitises. Et les tensions autour de cet épineux dossier ne font que commencer…